Hugo pour les Taupes (3) : Dévisager l’infini

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Ecrire des poèmes, des romans n’est pas une activité frivole, ni simplement décorative, la littérature doit servir à quelque chose ; ainsi pour Hugo, dans Les Contemplations, à exposer et tenter de surmonter, à force de le ruminer, le drame de la mort de Léopoldine. Nous venons de voir comment ce livre est largement consacré au « travail du deuil ». Il vaut la peine de suivre Hugo dans ce travail théorisé par Freud, car il y emprunte des chemins peu frayés, ou assez nouveaux en littérature (autant qu’en thérapie), comme par exemple l’approche et l’expérience méditative de l’infini.

« Au bord de l’infini » s’intitule la dernière section (livre VI) des Contemplations, qui n’est pas au programme et que les taupins surmenés par conséquent ne liront pas. Il faut pourtant en traiter ici, pour une meilleure intelligence des pages qui précèdent cette dernière partie. La mort en effet, nommée diversement le gouffre, l’ombre, l’immensité ou le « Sphinx énorme », enveloppe dans son énigme un questionnement passionné, qui donne ici naissance à quelques formidables poèmes.

J’ai dit plus haut que la pensée de l’infini, ou d’un univers infiniment plus riche que nous ne pourrons jamais le concevoir, décentrait le sujet, ce qu’il faut maintenant tenter de préciser.

L’endeuillé souffre de crampe, ou d’une restriction fatale de ses mouvements ordinaires, de ses investissements amoureux (Freud), de ses pensées… Touché par le décès de l’être cher, je ne pense qu’à lui, je voudrais le suivre et m’unir à lui dans la tombe (c’est le sens latin du mot « obsèques », le suivisme), je m’éprouve par cette mort irrémédiablement dépouillé, dépersonnalisé, dépendant, et très seul. Ma pensée obsédée par l’absent(e) tourne en rond et s’étiole, rabâche et s’appauvrit. On comprend qu’écrire, dans cette situation, offre une porte de sortie ou un semblant d’issue : en exprimant ses tourments intérieurs, en choisissant les mots pour les fixer, l’endeuillé les socialise et se remet lui-même en situation de communication ; l’articulation langagière, par elle-même, endigue le flot inarticulé des larmes, les hoquets ou la répétition du chagrin. Le poète en Hugo est donc de bon secours pour le père écrasé de douleur, écrire son chagrin le remet parmi les hommes, qui pourront éventuellement reconnaître leur propre peine dans la sienne. Les deuils, les larmes se ressemblent et font la chaîne, « insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » (préface, page 26).

Hugo à Jersey

Cette socialisation dans le cas de Hugo déborde le cercle des hommes pour s’étendre au spectacle de la nature, et de proche en proche à l’univers entier. « Je reprends ma raison devant l’immensité » (page 227) : ce vers capital suggère que le poète a besoin d’être débordé, ou logé devant plus grand que soi, pour simplement être. Son vis-à-vis est la nature, ou l’océan sans fin brassé autour du rocher de son exil, et il n’en est pas écrasé mais au contraire revigoré, ressourcé. Il comprend face à cette immensité qu’il n’est jamais seul mais toujours solidaire d’un cosmos qui le contient, le nourrit, le sollicite et l’inspire ; que le fragile individu fait société avec ce tout ; ou d’une certaine manière qu’il est chez lui dans l’infini, qu’il en provient, et y retourne.

L’expérience de la mort, de la nature, des étoiles ou d’un océan  grondant font ainsi la chaîne, sous cette commune accolade de l’infini.  Ou pour mieux dire : de l’infini borde chaque objet, chacune de nos perceptions et de nos expériences, de même que la mort constitue la limite et l’environnement de chaque vivant. S’il est vrai que « Tout est plein d’âmes » (page 391), on ne se trompera pas en ajoutant que tout aussi est plein d’ombre, d’énigme ou de mystère. Aussi claires ou tranchées soient nos découpes, entre les individus, les choses prises une à une, les entités qui composent le décor quotidien, tout cela se révèle (pour le poète) riche de passages secrets, de métaphores, de chemins de traverses. « Respect au noir mystère ! » (page 224), il y a toujours plus à voir, à chercher sous la plus banale rencontre : un tombeau peut être perçu comme un firmament, une mort comme un commencement (page 227). D’une façon générale, Hugo nous enseigne à voir double, ou à toujours penser à autre chose (c’est le titre d’une courte et belle biographie qui lui est consacrée, Victor Hugo, Celui qui pense à autre chose par Danièle Gasiglia-Laster, éditions Portaparole 2006).

« Nous ne voyons jamais qu’un seul côté des choses » (page 228). Nos perceptions ordinaires, autant que nos paroles, sont des abréviations, des simplifications imposées aux mystères rampants qui nous cernent. La métaphore, qui nomme une chose par une autre, corrige ce principe ordinaire d’élagage ou d’économie, elle est le vecteur privilégié d’une tentative d’approcher l’autre (ou un autre) côté, comme le montre « Le mendiant » (page 265), poème sur ce point propédeutique. Cette page qui peut sembler d’abord une sorte d’hommage à l’éminente dignité des pauvres (thème d’une charité assez convenue) s’élève par degrés jusqu’à la chute, saisissante : dans le manteau percé de trous et mis à sécher contre l’âtre, l’apparition d’une réserve d’infini, « Sa bure où je voyais des constellations ». La force de l’image chez Hugo, comme plus tard dans le surréalisme théorisé par André Breton (voir la préface « Signe ascendant »), est proportionnelle à l’écart couvert par la métaphore ; à l’ampleur du saut qu’elle réalise, ici un haillon = le ciel étoilé.

Cet arc de la métaphore est constant et toujours bandé chez Hugo, particulièrement au niveau de la rime. Il y a certes chez notre poète, qui tire aussi à la ligne de façon bien laborieuse souvent, et nous assomme sous ses alexandrins kilométriques, des rimes pauvres ou qui vont de soi et dont il abuse, comme « ténèbres-funèbre », « sombre-ombre » ou « tombeau-flambeau » etc, on en ramasse à la pelle ! Mais on fait aussi de vraies trouvailles dans ce flot souvent fastidieux quand la rime s’avère sémantique, c’est-à-dire quand le rapprochement des sons suggère une parenté des sens, comme dans « sœur-douceur », qui nous désigne une coïncidence secrète entre les deux termes ainsi rapprochés, une sororité dans la douceur, une douceur dans toute sororité… Le lecteur en cueillera à foison, pour son plaisir et son instruction car la rime sémantique étend notre expérience des choses, qu’elle met en réseaux, en résonance ou en osmose à travers le vaste univers, conçu lui-même comme une énorme, une débordante symphonie.

Tableau de Caspar-David Friedrich

Le poète pense à autre chose, sous un mot il en entend un autre (et c’est la rime), à travers les « choses vues » il hallucine et nourrit des visions. Au lieu de demeurer cramponné à une identité bien fixée, un programme, une pensée tracée, il divague, il marche au hasard, il « va » (un verbe qui appelle à la rime… Jéhovah !). C’est ce que, dans sa préface à L’Homme qui rit, Hugo appelle être pensif, posture à bien distinguer du penseur, c’est-à-dire contemplatif, ou méditatif, termes fréquents dans nos Contemplations, et qui pointent ce que Freud appellera, pour l’exiger du psychanalyste s’il veut capter l’inconscient, une « attention flottante ». Face aux remous infinis de l’océan, Hugo laisse pareillement flotter ou errer sa pensée ; comme le père et le fils le déclarent en débarquant à Jersey pour un long exil, à quoi vont-ils occuper leur temps ? « Je contemplerai l’océan », déclare Victor, et François-Victor « Je traduirai Shakespeare ! », deux tâches peut-être pas si éloignées…

Un court et beau poème, « Au fils d’un poète » (pages 240-241), met clairement en relation de continuité l’expérience du deuil et celle de l’exil, qui toutes deux ouvrent l’esprit ou le regard à d’autres visions : « Son âme aux chocs habituée /Traversait l’orage et le bruit. / D’où sortait-il ? De la nuée. / Où s’enfonçait-il ? Dans la nuit », strophe à rapprocher de la chute du poème « À vous qui êtes là », qui compare pareillement les ruminations de l’exil avec celles du deuil chez « Cet habitant du gouffre et de l’ombre sacrée » (page 261). Même abîme béant, et même errance. Cette ombre est sacrée parce qu’elle ménage les chances de nouvelles visions et de rencontres, hors des chemins battus où se confine la plupart. « Le monde est sombre (…) / L’homme n’est qu’un atome en cette ombre infinie » (page 228) ; mais d’« un être que son deuil plonge au plus noir du gouffre » sortira « un meilleur regard jeté sur l’univers » (page 230). L’ombre est propice au poète, elle assiste et affûte ses sens.

Professeur d’ombre, Hugo fait donc l’éloge de la nuit, à laquelle dans ses dessins comme dans ses poèmes il arrache ses meilleures réussites. Or cette nuit est aussi celle de l’Histoire, à laquelle la plupart des hommes n’entendent goutte, sur le chapitre particulièrement de la Révolution. Il faut lire tout le poème « Ecrit en 1846 » (pages 242 et sq) où Hugo s’adresse, cocassement parfois, à un vieil aristocrate ami de sa mère qui n’a rien oublié et rien compris de la Révolution française, bête énorme ou monstrueuse marée « accroupie au seuil du mystère insondable » (page 245), et qui laisse le marquis épouvanté, « Car vous étiez de ceux qui, d’abord, ne comprirent / Ni le flot, ni la nuit, ni la France… » (page 244) ; l’aristocrate est prisonnier d’une pensée fixiste, il s’est arrêté dans le flot, dans le temps, alors que le poète a changé, a grandi, a médité, a su lire « dans cet hiéroglyphe énorme : l’univers » (page 248). « Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. / La seconde âme en nous se greffe à la première » (page 245). Le poète accepte l’événement, il est fils lui-même du changement, d’un brassage universel qui s’appelle aussi la force de vivre, alors que les vieux marquis demeurent ankylosés, enkystés au vieux monde.

La nuit enveloppe l’univers, mais les hommes enveloppent pareillement de ténèbres l’Histoire ou se la voilent, ils ne veulent pas savoir, ni comprendre : « On avait eu bien soin de me cacher l’histoire » (page 249), écho de « Nous ne voyons jamais qu’un seul côté des choses » (page 228), mais par une ignorance ici volontaire, dirigée ou venant d’une classe ou d’une caste intéressée à laisser le peuple dans l’aveuglement. Il y a donc au moins deux types d’ombres, la féconde, celle qui cerne Victor dans le deuil ou l’exil, « J’habite l’ombre » (à Jersey en 1855, page 255), « Nous vivons tous penchés sur un océan triste «  (page 259), et la fatale, que les hommes du passé .appellent de leurs vœux pour contenir ce flot qui emporte et transforme chacun.

Immensité de l’ombre, immensité du cœur et de la pensée quand elle consent à devenir pensive, à méditer ou à contempler ! Face à l’océan, Hugo « le chercheur du gouffre obscur, le chasseur d’ombres » (page 286) éprouve son cœur comme un « abîme plus profond » (page 285), « l’abîme des douleurs m’attire » (page 289). Cet abîme est intérieur autant qu’au-dehors ; ou, comme disait Pascal, nous vivons placés entre deux infinis, du grand et du petit, du monde extérieur et du monde tout aussi complexe et échevelé du dedans.

Il est excellent que les étudiants taupins, futurs ingénieurs et praticiens des sciences exactes, se trempent en passant dans Victor Hugo, qui, sans rien retrancher de la raison ni de la lumière des « choses vues », nous rappelle obstinément à ce halo d’ombre qui cerne toutes choses, et où notre existence baigne ; qui nous murmure dans chaque poème, comme dans ses proses, la richesse des arrière-mondes, les pouvoirs sur nous du mystère et les infinies réserves du songe. Deux poèmes, contigus ici, illustreront cet axiome de sa poétique, ou de sa philosophie : la pièce numérotée sans plus « XXII » évoque une « bête horrible » tirée de la mer, « C’était un être obscur comme l’onde en apporte, (…) Sans forme comme l’ombre, et, comme Dieu, sans nom » (page 282) : l’innommable, l’effrayant ont quelque chose de divin, et le narrateur en fait ici une chance à saisir, dans sa main. Avant de rendre la Chose inconnue à son origine, « l’océan qui gronde ».

C’est dans le poème suivant, « Pasteurs et troupeaux », particulièrement réussi, qu’on lit ce vers visionnaire « Le pâtre promontoire au chapeau de nuées », placé entre deux états de l’écume, la toison des moutons sur la falaise, et côté océan « La laine des moutons sinistres de la mer » (page 284) ; à la faveur de cette métaphore splendide, la terre et l’eau semblent échanger leurs états, même moutonnement de part et d’autre, avec entre les deux plateaux de cette balance le promontoire pour fléau.

On n’en finirait pas de détailler ces échanges, ces infusions ou ces circulations fécondes entre les règnes, les mondes qu’une pensée immobile croyait cloisonnés, mais que Hugo sait rendre communicants. La connaissance s’accroît au fil des poèmes, elle s’élève parfois jusqu’à des traits confondants, que le texte se garde de développer, préférant les laisser à l’état d’éclairs devant lesquels il faut savoir, pensivement, écouter. Je ne citerai qu’un vers du livre VI, « Au bord de l’infini » (pas au programme donc !), où l’ouverture du compas atteint à un maximum : dans le magnifique et récapitulatif poème « Ce que dit la Bouche d’ombre », ce vers,

« L’hydre-Univers tordant son corps écaillé d’astres » (page 397).

Une pareille vision, jetée comme en passant, peut entraîner par sa précision à de longues rêveries, du côté d’Einstein ou d’Aurélien Barrau qui, je crois, ne la désavoueraient pas !…

Je développerai dans le prochain et dernier billet consacré à ce recueil comment une telle poésie peut nous augmenter en vérités, en connaissances ou en intuitions sensibles, qui ne sont pas exactement celles de la science mais qui les doublent, et les complètent. Car Hugo fut un poète réaliste, mais le choix et les accomplissements de ce réalisme passaient par les chemins du rêve, les fécondes ressources de l’ombre ou, comme dira Aragon au siècle suivant, la défense de l’infini.

 

(à suivre)

3 réponses à “Hugo pour les Taupes (3) : Dévisager l’infini”

  1. Avatar de m
    m

    Une suite enchantée qui nous tient au cœur et au corps…Propos laudatif à ennuyer sérieusement le randonneur? Peut-être…

    Mais quand le discours, malgré les circonstances, force le lecteur à réagir, c’est bien parce qu’il y a quelque chose…

    Dans un chapitre sur « L’onde et le corpuscule ou la partialité des apparences », où il est écrit qu’il n’est pas facile de « faire le lumière » sur la lumière, il y a la citation des Contemplations : « Nous ne voyons qu’un seul côté des choses »

    Pour inventer les racines, encore faut-il se faire mulot, palsambleu!

    Au théâtre quantique, on se plaît à citer Virgile :

    « Il chantait, et du fond de l’Erèbe nocturne s’éveillaient et marchaient les Ombres taciturnes »

    Les érébons de Roger Penrose sauront-ils, un jour, nous expliquer pourquoi les lettres d’une « énergie noire » nous font découvrir par une autre et belle anagramme la « reine ignorée »? Et celle du nom du Nobel, n’est-elle pas « Réponse »?

    Pour faire le lien entre culture littéraire et culture scientifique, peut-être, est-il nécessaire de voir et faire les choses autrement.

    Enfin, Madame, Monsieur qui lisez ces lignes, vous savez bien qu’avec six allumettes on peut faire huit triangles équilatéraux…

    Dessine-moi une étoile…Et que nul n’entre ici s’il n’est pas un enfant!

    Dehors, une figure en haillons, poésie souterraine ou cosmographe…Allez ça-voir!
    Et ce jour, je reçois d’un ami de Jean Baudrillard, un schéma d’installation invitant à méditer sur l’aïon et le chronos.

    Bizarre la vie, vous dis-je!

    Bonne et douce nuit.

    m

  2. Avatar de Gérard Fai
    Gérard Fai

    J’aimerais rebondir sur le commentaire précédent suscité par le billet animalier du randonneur.

    La citation des Contemplations est exacte. Elle s’inscrit dans la première partie d’un ouvrage écrit à quatre mains par Bernard d’Espagnat et Étienne Klein « Regards sur la matière – Des quanta et des choses – » Or, en exergue du chapitre mentionné par m, Monsieur Klein mentionne la fable de Jean de La Fontaine « La chauve-souris et les deux belettes » (On remarquera au passage que l’anagramme de chauve-souris est « souche à virus ») pour essayer de nous faire comprendre la « dualité onde-corpuscule » et nous dire, enfin, que ce qui vaut pour l’art vaut parfois pour la science. Le formalisme quantique, nouvelle forme de la physique que réclame cette dualité, ce n’est pas une fable; mais n’est-ce pas fabuleux? s’interroge finalement le physicien.

    La référence à la devinette des allumettes qui trouve sa réponse en élargissant le cadre dimensionnel, est abordé par Jean-Pierre Luminet dans son récent ouvrage au titre poétique « L’écume de l’espace-temps », page 184. « Comment créer quatre triangles équilatéraux de même taille avec six allumettes? Il faut sortir du plan de la table et utiliser la troisième dimension en construisant alors une pyramide à base triangulaire.

    m parle de huit triangles avec le même nombre d’allumettes. Oui da mais ce n’est plus une pyramide, c’est l’étoile de David et les huit triangles ne sont pas tous de même taille.

    Au delà des discussions contradictoires et sans doute nécessaires sur les multivers par plateaux de télévision interposés, au delà de tous ces aréopages de savants qui font des livres, tels Messieurs Luminet et Barrau par exemple, il y a la vie des gens tout simplement.

    Des gens confrontés aux difficultés quotidiennes et qui ne liront oncques ce commentaire à des années-lumière de leurs préoccupations, de leurs soucis, de leur mal de vivre. Lire et relire les Contemplations, peut-être, mais la foule sentimentale s’en balance et le Sage de la fable dit, selon les gens : Vive le Roi, vive la Ligue.

    Cher randonneur et premier de cordée, que valent nos délibérations agrestes sur notre chemin de croît? Nous sommes si seuls et plus d’un a plié bagages et s’en retourne au monde d’en bas. Que vaut notre « efficience » si tant est que cette incertaine réalité existât quelque part?

    Dites-moi!

    Bon dimanche à vous et aux rares aventuriers qui liront, peut-être, ces quelques mots du petit matin.

    Gérard

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci Gérard et bravo pour votre connaissance de Celan, et ses démêlés avec Heidegger que vous semblez connaître de près. Ce n’est pas mon cas, je déteste la prose de ce philosophe ; et par malheur mes cours d’allemand ne m’ont pas permis de lire (encore ?) les poèmes de celui qui me les prodigua… Je ne sais si nous sommes seuls à ce point ? La lecture d’un livre comme « Les Contemplations » montre de grandes ressources de solidarité, de sympathie entre les hommes, et aussi entre les êtres, brassés et reliés dans cette immense symphonie. Je le disais hier par téléphone à mon petit-fils Gaspard, Hugo travaille au lien social, il nous redonne du « commun », n’est-ce pas l’essentiel ?

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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