L’Inensevelie, suite (6/12)

Publié le

Chapitre VI

 C’était Jean-Louis pour Elisabeth « qui avait oublié quelque chose. – Elle est encore ici, je vous la passe ». Et tout de suite, aux premiers mots qu’elle entendit, Pierre vit le visage de Babeth se convulser, il bondit sur l’écouteur, « … c’est fini, vous pouvez rentrer maintenant, Christophe vient de la trouver, au-dessus de la chambre, dans le grenier ».

Comment ils ont pu se lever, parler calmement et embrasser Malou qui par bonheur regardait ailleurs, occupée à ranger ses lunettes – Pierre ne sait plus. Le grand hall de bois ciré surmonté d’un vitrail baignait dans une lumière de vêpres, elle insista pour les raccompagner au bas de l’escalier craquant, interminable, d’une main s’accrochant à la rampe, de l’autre appuyée à son bras. Tenir bon jusqu’au perron, l’embrasser une dernière fois, démarrer la voiture en lui faisant des gestes d’adieu et enfin seulement pleurer. Ça veut tout dire les larmes, ça noie tout, il suffit de laisser couler ; Pierre ne s’en savait plus capable, Maud le lui avait assez reproché, « Ah si tu pouvais avoir le don des larmes… ».

Ils ont à pied lentement retraversé le jardin en tenant chacun d’une main Olivier, Jean-Louis aussi éclata en sanglots en les voyant arriver, « Pourquoi, pourquoi a-t-elle fait ça ? » balbutiait-il en prenant le ciel à témoin. Sur la table de la salle à manger ses affaires étaient maintenant regroupées, la trousse carrée de toilette, son sac contenant ses papiers, sa montre, ses clefs, et ce gros agenda bleu où elle notait, en plus de ses dépenses, quelques événements saillants, les visites d’Olivier, l’achat par Jean-Louis d’une voiture dont elle ne voulait pas et dont elle écrivit, en date du 2 juillet, qu’elle n’y monterait jamais, un repas pris avec lui au restaurant, « Quatre heures à table !! », les transactions de bois dont elle avait connaissance, de quelques meubles en salle des ventes, « Fauteuils Jacob 24000 », tiens ils avaient dit qu’ils garderaient cette paire, la visite aux Chatoux des parents de Maud… Les fameux chèques sont mentionnés là, un achat de vêtements, un autre d’alimentation aux derniers jours de septembre… Pierre feuillette à la date du 21 juillet, ils étaient venus spécialement pour son anniversaire à la veille de leur départ en famille pour Ceylan, il y avait sa mère et tous ses enfants et petits-enfants car on célébrait du même coup l’installation dans la nouvelle maison, la fin de leurs tracas, pour elle ce jour-là dut compter, mais la page est restée blanche.

Allons, il faut donc pour finir y monter. On accède au grenier de l’annexe par une trappe munie d’un escalier télescopique, à partir du palier qui commande aussi la grande chambre ouverte hier soir, au-dessus du garage. Christophe ayant voulu ranger le contenu d’une caisse, Toune l’aura peut-être guidé car elle donnait en direction de la trappe des signes de nervosité. Elle gît sur le dos, au fond de la mansarde sous la petite fenêtre. On ne voit rien d’abord à cause du contre-jour sur le rempart des jouets. Elle a construit entre la fenêtre et la trappe un parapet dont la pièce maîtresse est un castelet de guignol, d’où deux pieds déchaussés dépassent. Elle gît tordue à la renverse, un bras rejeté au-dessus de la tête, et le visage Pierre aime autant ne pas trop regarder du côté du visage. Pêle-mêle autour d’elle les marionnettes, les animaux en bois de la ferme et leurs photos d’enfants qu’elle dut lentement scruter à la lampe de poche qui a roulé, avec le verre vide, du côté des chaussures soigneusement réunies. Heureusement qu’elle s’était vêtue chaudement pour mourir car le vieux duvet qui devait la recouvrir a glissé, sous elle les coussins du jardin sont salement humides et l’odeur, nom de Dieu l’odeur…

Comme tout est devenu atrocement clair et définitif en cette soirée de novembre ! Maman n’avait jamais quitté sa maison, sauf pour aller cacher la voiture ; et pour s’empoisonner aux médicaments elle n’aura eu qu’à se rappeler correctement ses études. Sa science ne lui servit qu’à mourir, et sa passion maniaque de l’ordre lui donna la force d’écrire nettement, sans bavures, son dernier billet. Cette comédie bien machinée s’achève ici, derrière ce petit théâtre qui abrite depuis près de huit semaines la vérité si froide de cette mort, de sa vie.

La mansarde ne recevait presque plus de lumière. D’où vient qu’à la longue main couleur de cendre l’anneau de fiançailles en recueille tant d’éclat ? Pierre prend une décision que la police lui reprochera, mais qui ne souffre sur le moment aucune discussion, un geste simple à partir duquel sa vie va prendre un autre cours, il demande qu’on descende sa mère, son père l’aide à l’empaqueter dans le vieux duvet et il porte lui-même sa charogne du grenier au garage, où ils l’étendent sous un drap propre. Le froid de sa dernière chambre avait protégé son corps, ses membres étaient souples, le visage légèrement charbonneux, la bouche tordue comme pour crier dans un dernier effort que démentaient le grand front gris, les yeux fermés aux paupières déprimées ; les cheveux, les ongles avaient extraordinairement allongé et l’odeur, une fois dehors, n’était plus insupportable. Pierre la porte dans sa mort, marche par marche, avec une exaltation et une tendresse dont il ne se savait pas capable, comme elle l’avait porté sans doute pour lui donner  la vie mais comme jamais depuis elle ne l’avait plus embrassé, étreint, blotti contre elle au point qu’il croyait ne pas aimer sa mère, qu’il en avait pris son parti.

Le médecin de famille vient d’arriver avec sa femme, comme ils ont vieilli ! constate Pierre qui se revoit étendu, bombant la poitrine sous le stéthoscope du docteur Mourre. On ne sait trop quoi se dire dans un moment pareil. Le froid est tombé avec le brouillard, Pierre et Christophe vont leur allumer un bon feu dans la cheminée du salon. Oui bien sûr, il avait déjà soigné Yvette au moment de ses précédentes tentatives, il pourra le certifier par écrit auprès du commissaire. Serge rappelle, il arrivera par le train de 23 heures et demande qu’on l’attende à la gare, il laisse à Paris Paule et Pascale, que feraient-elles ici ce soir ? Pierre téléphone à Maud et ne peut, lui parlant, s’empêcher de pleurer, « il ne l’a pas cherchée tu comprends, cinquante-quatre jours oubliée là-haut, en souffrance sous son propre toit, et lui qui dormait, qui mangeait à vingt mètres, qui affirmait ne plus savoir quoi faire pour la retrouver ». Dans ce garage où elle demeure, il ne veut plus se détacher d’elle, ils ont allumé une faible ampoule formant veilleuse de sorte que sous la pénombre des plis le visage retrouve un peu de sérénité. Pierre aimerait passer la nuit ainsi à la veiller, comme le chien funéraire conservé au musée du Caire, le beau gardien noir aux oreilles dressées.

Leur père n’arrête plus de téléphoner. Son premier appel a été pour Macha, glisse Christophe à son frère, puis la police, le médecin. En ce moment il parle avec ses sœurs en Auvergne ; deux pompiers se présentent, équipés d’un appareil photo et d’une espèce de phare, on leur indique la mansarde ; derrière eux déboule bientôt toute une escouade, policiers, commissaire principal, médecin légiste et encore un photographe, c’est le grenier qui les intéresse, ils s’engouffrent dans l’escalier. Puis le médecin demandant à examiner le corps, il faut céder le garage ; ils veulent l’emmener pour l’autopsie, dans une voiture sanitaire qui manœuvre déjà dans le jardin, recule jusqu’à la porte, ils font jouer des manettes, un rail libère un chariot roulant sur lequel le corps est promptement hissé, fixé par des sangles à l’étroite table de nickel qui remonte dans le fourgon où elle s’encastre mécaniquement, ils referment et sans un mot de plus la voiture l’emporte. Le commissaire, l’air contrarié, précise avant de partir que chacun recevra demain les convocations pour aller déposer individuellement à l’Hôtel de police, et qu’en attendant la famille Argimbault est assignée à résidence, interdiction de quitter Blégis ! Un gendarme relève leurs identités, « tu parles si on avait bonne mine avec nos avis de recherche… », commente Christophe sarcastique.

Ils sont tous repartis, abandonnant la famille à elle-même. Il sera bien temps demain de prévenir Malou, laissons-la passer cette nuit tranquille. « On va dîner », déclare Jean-Louis, auquel les événements n’ont pas coupé l’appétit. Ni la parole, c’est même curieux comme au téléphone il s’est montré maître de la situation, claironnant cette découverte à la ronde avec le ton avantageux du monsieur qui s’accoude à la cheminée du salon pour raconter une histoire pas banale. Ses enfants le sentent à présent étrangement soulagé, aveugle et sourd à l’accusation de ce corps abandonné dans son propre grenier. Enfin, chacun réagit comme il peut, et ils subissent à nouveau quelques anecdotes hospitalo-cléricales, sa façon à lui de surmonter le choc.

Les trois frères se retrouvent à l’heure dite sous les néons du quai, ce que les gares peuvent être sinistres la nuit quand les trains s’y arrêtent presque vides ! Serge se fait raconter les détails, ce ne sont pas les explications qui l’intéressent, il aurait voulu voir et semble écouter en dedans, gravement, les yeux fixés sur des images intérieures. « Le corps ? Ce n’est pas difficile, si tu veux l’imaginer tu n’as qu’à penser aux marionnettes d’Engoulevent dans vos Géants, c’est incroyable de ressemblance… » C’est vrai, le tempérament sec de leur mère l’a protégée de la putréfaction, sans doute aussi l’air froid et ventilé de cette mansarde, où elle s’est pour ainsi dire momifiée d’elle-même comme ces cadavres des catacombes de Palerme que Pierre et Maud ont visitées avec leurs enfants à Pâques, et que Flore n’avait pu supporter. Peu pressés d’aller se coucher, tous trois décident de chercher la voiture, il est clair que leur mère l’aura déposée dans un proche périmètre, bien garée sur un parking, on a d’ailleurs retrouvé le trousseau de clés dans son sac. Le sol résonne, ils respirent largement un air froid bienvenu, heureux de secouer les miasmes et de tenir à distance cette maison suffocante. Aura-t-elle laissé dans la R5 une lettre, une amorce d’explication ou d’adieu ? Mais les rues ne sont pas toutes éclairées, et le brouillard fluvial s’épaissit dès qu’on descend un peu du Coteau ; ils râtissent systématiquement les emplacements de plusieurs grands ensembles avant de rentrer bredouilles se coucher. Cette fois, Pierre prend l’annexe où Christophe ne veut plus pénétrer depuis sa découverte, l’odeur ne le gêne pas, au contraire, il a besoin de cette trace tangible qui le relie à la morte, comme s’il la tenait encore embrassée.

 

*

 

Il prenait son petit-déjeuner quand Christophe est entré triomphalement dans la cuisine, « ça y est, la voiture est repérée mais refuse de démarrer, on a besoin de toi frangin pour la pousser ». De jour c’était facile, il a suffi de se rendre à la plus proche grande surface, fermée ce lundi matin ; isolée, la petite R5 brillait au soleil. Aucun document à l’intérieur, juste un plaid, quelques cartes soigneusement rangées. Elle démarre en pétaradant mais, au moment de lui faire repasser la grille du jardin, deux policiers les arrêtent, ils les ont suivis depuis le parking où eux aussi venaient de remarquer la voiture, qu’ils cherchaient depuis ce matin et qu’on vient de leur souffler, ils se la font remettre en indiquant sèchement qu’on ne plaisante pas avec les nécessités d’une enquête, ils ne la rendront qu’après l’avoir examinée.

Elisabeth a passé la nuit à son appartement, d’où Olivier est reparti pour la classe ; à son retour à dix heures, ils se retrouvent au complet pour commenter la suite des événements. Dans la cuisine Angèle, la fidèle femme de ménage qui est venue comme chaque lundi, sans savoir, pleure en récurant les plats. Jean-Louis est à son cabinet. Si le permis d’inhumer est délivré aujourd’hui, précise Babeth, l’enterrement pourrait avoir lieu au plus tard vendredi, à Saint-Pancrasse. Il faut évidemment s’attendre à y retrouver Macha, au bras de sa vieille mère. Pour repousser cette hypocrisie, tous quatre sont d’accord, les circonstances de la mort ne lui permettent pas de venir sangloter à la cérémonie. Et si elle vient quand même ? Eh bien, on la prendra sous les épaules et on la poussera dehors, ça fera un beau raffut mais tout le monde comprendra. Des décisions pareilles raffermissent le lien familial ; le soleil taille en oblique à travers les grands arbres qui bordent la pelouse où ils sont assis, et se réchauffent, ils se sentent à nouveau unis, fraternels ; ils avaient oublié bien avant les engagements, les choix qui les ont dispersés, ce carré qu’ils forment sur l’herbe, qu’ils s’étonnent et s’amusent d’avoir reformé presque sans y penser. Il n’y a pas eu les mariages, les silences, les vicissitudes pense Pierre en regardant Serge, le cadet qui n’en fera jamais d’autres, revenir inondé de mazout et qu’on plaisante très fort ; un camion-citerne vient de livrer la commande de cinq mille litres et, fausse manœuvre, la cuve a débordé, Serge en profite pour se lancer dans une improvisation, il mime une mouette bretonne, traîne la patte, s’ébroue en poussant de déchirants cris d’oiseau, « Arrête, tu nous fais trop rire, va plutôt te changer, tu as de quoi au moins ? ». Bon, ils ne s’embêtent pas mais le plus dur reste à faire, en route pour le Vesnil. « Et l’assignation à résidence ? On n’a pas le droit de quitter Blégis… – Tu rigoles ! »

Malou s’exclame en les voyant tous quatre entrer dans la chambre, ah ça pour une surprise… Il faut couper court au plus vite à la méprise, d’ailleurs son visage change en observant les leurs. « Maman est retrouvée, elle est morte. » C’est Pierre l’aîné qui s’est jeté à l’eau – aux larmes du même coup. Il faut trouver des mots très simples, très doux, dénouer l’écheveau des demandes, l’étranglante nouvelle. Les questions d’ailleurs tarissent d’elles-mêmes, Marie-Louise semble les trouver inutiles, « C’est comme ça ! » répète-t-elle en se tamponnant le visage.

Pierre va passer cette journée encore avec elle, Christophe viendra le reprendre à cinq heures pour leur déposition au commissariat. S’il veut un tant soit peu éclairer cette histoire à laquelle il se trouve enlacé, tenu par plus de liens qu’il ne croyait, le fil rouge est ici, dans la personnalité coriace de cette vieille femme que le chagrin terrasse mais qui va une fois de plus se ressaisir, se cambrer pour faire face. L’énigme de sa relégation dans ce Home, certes volontaire, en dit long sur le désir d’indépendance réciproque des deux femmes, la mère et la fille qui semblent n’avoir pu s’aimer qu’à distance, ne se parler qu’à tavers un protocole d’horaires et de rites, qui ne se rencontraient pas mais se recevaient, qui n’échangeaient que des propos trop fiers. Jamais, suppute Pierre, sa mère n’a dû s’ouvrir à sa grand-mère de sa souffrance – ni réciproquement, c’était entre elles une palpation d’antennes, le frottement de deux carapaces. La dureté qu’il reproche à sa mère, il en découvre avec retard la source chez l’aïeule, ne fut-il pas son petit-fils élu, celui qu’elle investit de toute son ambition d’institutrice déçue par la carrière sans panache de son mari ? C’était chez eux, ses grands-parents, que Pierre venait tromper la rigueur familiale ; mais s’il prit à la cave, dans l’atelier de son grand-père, un plaisir communicatif à raboter une planche sous sa direction amusée, ou à affûter sur la meule un outil qu’il lui arriva de gâcher, « Pas si fort, gourdiflot ! » sans que René en fasse un drame, les leçons d’orthographe ou de calcul dispensées par Marie-Louise, fort efficacement d’ailleurs, ne suivirent pas la même pédagogie. Celle-ci forgea sans doute le destin scolaire de son petit-fils, mais elle le confirma aussi dans l’image désastreuse qu’Yvette lui inculquait de la féminité. Ce que Pierre prit pour une alternative à la froideur maternelle en fut la répétition insidieuse et, secrètement, la légitimation ; il avait quitté l’effet pour embrasser la cause ou, comme aimait lui répéter Maud, il s’était précocement méméifié. Pierre ne remontera pas à sa source. S’il scrute le miroir tendu par Marie-Louise pour interroger son visage que lui façonnèrent ces mains, ces voix augustes aujourd’hui abîmées dans la mort ou dans la douleur, comment s’apercevrait-il ? L’eau claire s’est changée en une mare boueuse, la vérité de son enfance a éclaté dans le grenier et elle était peu soutenable.

Quelle chaleur dans ces chambres, il faut qu’il descende prendre l’air en marchant dans le parc. Les commères entament là-haut leurs visites de condoléances et ça menace de durer. La nouvelle s’est tout de suite répandue, on se demande comment ; leur colonne ce matin en entrant ne sera pas passée inaperçue, une pareille visite un lundi ! Et Bab en repartant aura lâché un mot à la directrice, une femme charmante d’ailleurs, qui connaît personnellement ses pensionnaires et conduit sa maison avec tact et vivacité. Elle a fort à faire sans doute parce que la vivacité dans cette taule… Pauvres vieilles emmurées vivantes, est-ce que Maman a bien fait de partir ?

La Vesne est déjà remontée sur ses berges, la terre est détrempée par ici. Elle aurait dû se laisser porter davantage, faire confiance à la vie courante comme on dit, au lieu de se crisper, de se laisser circonscrire… Pierre songe au vers testamentaire de Maïakovsky, La barque de l’amour s’est brisée sur la vie courante, rien à voir bien sûr, sauf l’image qu’il s’efforce de renverser, la barque de l’amour s’est échouée dans la vie stagnante ? S’est encalminée dans la vie croupissante ? Il faudrait trouver un détour pour franchir ce petit bras d’eau complètement moisi, mais avec cette clôture mieux vaut revenir en arrière, la gondole de l’amour a empanné dans la panade ? Le sol résiste déjà mieux, s’est enlisée dans la gadoue ?  S’est emmouisée dans la vase ? C’est incroyable cet amour de l’ordre, des rangements, ah il était bien rangé le grenier !… S’est plantée dans la bouillasse, a patouillé dans la mouscaille ? La chaloupe du chagrin s’est loupée dans la ragougnasse ? Le pédalo du conjugo s’est crashé dans la courante, a crevé dans la baye, a puriné dans les égouts ? Les constipés de la vie ont choppé la chienlit, conchié les draps et les rideaux ? La vie qui court, voilà ce qui lui a manqué, tu ne te laissais pas entraîner Maman, tu demeurais méfiante au lieu de laisser couler…, les larmes, les mots, le rire, les p’tits bateaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

    Lire la suite

À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

    Lire la suite

Les derniers commentaires

  1. Bonsoir! Est-il vraiment certain, notre maître, que le spectre n’était pas là dans ce capharnaüm où il cherchait à reposer…

  2. Incroyable cher M. comme, au dernier mot de ce commentaire, vous faites sortir le lapin du chapeau… C’est de la…

  3. Bonjour ! Un sacré billet qui me rappelle la fin de « L’homme neuronal » de Jean-Pierre Changeux, citant Spinoza (Éthique, IV).…

  4. Merci mon cher Jacque de vous adresser directement à ma chère Julia ! Je lui signale votre commentaire, car les…

  5. Lettre à Julia Bonjour ! À vous, Mademoiselle, cette épistole, écrite sur écran au fin fond d’une campagne, dans un…

Articles des plus populaires