Macron bon comédien ?

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Mon précédent billet « Un Président au rendez-vous de la Nation » m’a valu une volée de bois vert de la part de mes ami(e)s médiologues, qui ne voient qu’esbroufe et double langage dans son discours « historique » du lundi 13 avril. « Un bon comédien, pas un chef », résume Philippe ; et Antoine, lui-même journaliste respecté, d’insister sur la réouverture catastrophique des écoles annoncée le 11 mai, en réponse aux injonctions du MEDEF pressé de remettre au travail les parents…

Je persiste à voir dans cette allocution un objet médiologique majeur. Nous avions, voici quelques années, consacré un numéro de notre revue à la question « Qu’est-ce qu’un chef ? » ; et le dernier opus de Régis Debray dans la collection « Tracts » de Gallimard, Dire et faire, revient sur la question des actes de langage, et de leur efficacité pour le bon gouvernement des hommes. Il semble qu’en une période aussi anxieuse que celle que nous traversons, les mots prononcés par le Président ne sauraient être pris à la légère, et demandent en réponse mieux que des sarcasmes ou des plaisanteries.

Mes camarades médiologues paraissent prisonniers d’une conception fixiste en politique ; les rôles y sont distribués une fois pour toutes, un président, un dirigeant ne sauraient dans ce monde, à la hauteur de responsabilité qui est la leur, changer d’avis.

Je disais moi-même au début de ce précédent papier que je n’étais pas un suiveur de Macron, en lequel je voyais un artefact politique, une machine à conquérir le pouvoir plus qu’à l’occuper, et que son premier discours, du 12 mars, m’avait paru fâcheusement dénué d’empathie. Raison de plus pour saluer les corrections remarquables appliquées à cette trajectoire ; l’autocritique, les promesses en direction de l’hôpital public, tellement malmené par les gouvernements successifs, l’éloge vibrant des soignants et de ceux qu’un Macron précédent aurait classés derniers de cordée, infirmières et personnels hospitaliers, caissières, policiers, éboueurs, chauffeurs routiers, etc., m’avaient particulièrement touché. En se déjugeant ainsi (chose rare à son niveau), Macron se grandissait. Lui aussi tâtonnait, apprenait par essais et erreurs, se heurtait à la rugueuse réalité des faits, et qu’est-ce que l’exercice honnête du pouvoir sinon cette école toujours recommencée ?

Un article de Médiapart daté de mercredi m’avait particulièrement déplu qui, sous la plume de Christian Salmon, traitait Macron d’hypnotiseur, et ne voyait dans sa conduite politique qu’une série de rôle ou de postures (d’impostures), une marionnette virevoltante, un Fregoli endossant tous les costumes. « On attendait de Gaulle ou Churchill, on eut droit à Charcot », écrit-il en substance dans cet article évidemment brillant, mais tellement facile. J’aimerais, puisque mes amis de Médium (mais non les autres) semblent suivre cette ligne critique, reprendre ici un peu les mots.

Le fond de ma pensée est que la situation du Président, ou du gouvernement en cette période, est terriblement difficile. Vraiment, je n’aimerais pas avoir à choisir et décider à leur place ! Il n’y a pas, face au virus et dans la situation de pénurie où nous voici plongés par plusieurs décennies de réductions budgétaires et d’étourderies sanitaires, de mesure absolument bonne ; entre les exigences contradictoires de la médecine et d’une économie à l’arrêt qu’il faut bien faire repartir, on ne peut avancer qu’en direction d’un moindre mal, à coups de compromis et de louvoiements aussitôt critiqués par les bons docteurs du Faut-qu’on-Y’a-qu’à… Mais si j’entends dans gouvernement l’étymologie du gouvernail, et pour avoir fait moi-même un peu de voile, je me rappelle qu’il fallait jouer serré contre un vent contraire en louvoyant et en tirant des bords au plus près ! Je ne suis donc pas choqué par les ajustements, les compromis, voire la « cacophonie » des propos qui fusent d’un ministre à l’autre, de même que je trouverais futile de dresser le catalogue à charge des contradictions du pouvoir depuis le début de la crise. Si la décision politique tranche par définition dans le flou, elle est sujette à des révisions successives ; « the one best way » n’est pas la quintessence de la conduite ni du jugement qu’on appelle politiques, un domaine constitutivement opaque, et dont la crise actuelle nous rappelle la redoutable complexité.

Deuxièmement et sur l’accusation de théâtre, demandons à nos vertueux critiques s’ils connaissent un pouvoir exempt de toute théâtralité ? La mise en scène, la rhétorique ne sont-elles pas de rigueur dès qu’il s’agit de rallier un public ? De Gaulle lui-même, dont ces querelles invoquent ou sollicitent apparemment le fantôme, ne fut-il pas le premier comédien ou le grand architecte de sa propre statue ? Et le mensonge, les fake news ou le bluff n’étaient-ils pas des ingrédients nécessaires, propres à redonner aux vaincus confiance et sursaut lors de l’appel du 18 juin ? Regretter de Gaulle ou Churchill, c’est vraiment se tromper d’époque.

Il me semble même, sur ce point précis, que le paradigme du pouvoir a changé. J’avais beaucoup admiré, lors de sa parution en 1981, la Critique de la raison politique de Régis Debray, sous-titrée « de l’inconscient religieux » depuis sa sortie en poche, c’est je crois son livre central dont je me suis beaucoup servi, que j’ai enseigné. Sa thèse, qu’il a souvent répétée ultérieurement et jusqu’à ce dernier Tract, est celle du principe dit d’incomplétude (tiré de Gödel) : le groupe humain, constitutivement défaillant ou en manque de transcendance, ne coagule bien que sous l’autorité d’un agent supérieur, largement imaginaire, tel Dieu, ou le Héros, ou le chef charismatique qui a su confisquer à son profit l’ingrédient suprême, vérité révélée, ou science, ou sens de l’Histoire, etc. Omnis potestas ab alio, tout pouvoir vient d’un autre de préférence inaccessible et situé du côté du ciel, qui peut être celui des grands morts, des idées ou des mythes. Vous voulez en imposer aux hommes et régner ? Parlez-leur au nom de plus grand que vous, invoquez une tradition, un dogme, un ancêtre, une vérité qui nous dépasse tous, vous le premier – et vous ferez du nous.

On consultera le gros numéro de Médium consacré au Nous (issu d’un colloque des Treilles) pour plus de détails, et peut-être pour une actualisation. Je ne l’ai pas, écrivant ceci, à ma disposition, mais je dirai que ce paradigme précisément a changé. Debray raisonne dans un cadre théologico-politique ancien, et demande : comment faire du vertical avec de l’horizontal ? Ce schéma s’applique à la Monarchie, à la République, moins il me semble à la démocratie quand elle fait le choix d’une périlleuse horizontalité. Or notre Zeitgeist (le fameux esprit du temps) a migré de la république à la démocratie, autrement dit du vertical à l’horizontal. Reposant du même coup le problème de l’autorité.

Il est facile de voir que Macron n’est ni de Gaulle ni Churchill, pourquoi le lui reprocher ? En démocratie, l’autorité se capitalise autrement. Horizontalement par des manifestations de fraternité, d’empathie ou de care. Un pouvoir légitime est d’abord un pouvoir prévenant, thérapeutique ou soignant, modèle assez différent de nos anciens chefs religieux, guerriers ou idéologiquement cuirassés. Michel Schneider a écrit sur cette mutation un livre polémique, Big mother, pour railler ce tournant du soin ; procès moqueur, persifleur et aigu, lu avec plaisir mais auquel je n’ai pu donner entièrement raison, tellement les gros ou « grands frères » précédents avaient eu la main lourde ! Ce que je retiens, ce qui m’a frappé dans le dernier discours de Macron, c’est ce souci du care, cette invocation au troisième volet de notre devise républicaine, si rarement mis en application : fraternité ! Et l’énumération reconnaissante de toutes celles et ceux par lesquels vaille que vaille nous formons encore, avec nos gestes-barrière et en restant chez nous, en ce moment et pour combien de temps, un « nous »…

Je vois dans ce discours du 13 avril un catalogue bienvenu d’engagements pour l’avenir, je n’imagine pas, aujourd’hui, que son auteur nous trompe et se déjuge. Pourtant, un article inquiétant circule depuis hier, et depuis Médiapart, autrement sérieux que le frivole Salmon : le gouvernement aurait confié à la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations) la restructuration de l’hôpital public, qui s’acheminerait vers de dangereux alignements avec le privé, notamment à travers les PPP (Partenariats Publics Privés) auxquels on doit quelques catastrophiques prises en mains d’hôpitaux. Ce long papier de neuf pages très documentées montre une gestion financière de la santé, prête à aggraver les dérives et la pénurie devenues criantes avec cette crise : une mise à la casse de notre service public des soins, résume un des observateurs cité dans l’article. En contradiction flagrante donc avec la lénifiante parole présidentielle.

Alors, que croire ? Macron bon comédien ? À y regarder à deux fois, cette très inquiétante note de la CDC date du début d’avril, douze jours donc avant le discours. Espérons que ce délai soit aussi celui d’une prise de conscience et d’un retournement présidentiels, et que devant la protestation qui commence à grandir sur quelques réseaux (j’ai été alerté par celui des Convivialistes), le Président lui-même aura à cœur d’annuler ce rapport et de le démentir !

16 réponses à “Macron bon comédien ?”

  1. Avatar de Lecmar
    Lecmar

    Mon commentaireje sou CV habitait m’abonner maisvotr.edéfende de Macron l’incompètent me fait renoncer. Changez de métier et faites-vous embaucher à la com macronienne la voix de son maître.

  2. Avatar de Serge93
    Serge93

    Petite contribution au « Macron bon comédien ? »…
    Certes le gouvernement fait face, avec volonté, à une situation très difficile et totalement inédite mais les annonces, toujours trop bavardes, des Pouvoirs Publics font aussi apparaître quelques autres motivations…
    Je pense notamment à la visite du Président au docteur Raoult, à Marseille !
    En ce temps de très oppressant confinement, pensez-vous sérieusement que si notre Président avait appelé le Professeur au téléphone, ce dernier n’aurait pas décroché ???
    Mais l’échange et les informations ainsi recueillies n’auraient pas été visibles pour l’opinion publique….
    D’où mon sentiment que si Macron n’est peut-être pas un comédien, il est assurément un « metteur en scène »…de la survie de son image politique …
    Et en cela, il ne diffère donc pas de l’image du politicien que nous n’aimons guère: certes attaché au bien public mais aussi à la possibilité de sa réélection…
    En cela, ses motivations diffèrent-elles tant de celles de Donald l’Etats-unien ?
    (… la comparaison s’arrête là, même acteur, même comédien, notre Président demeure un modèle de vertu comparé au cynisme et à la perversité si communes outre-Atlantique).

  3. Avatar de Axelle
    Axelle

    Encore une fois, vos mots tombent juste M. Bougnoux. Je ne sais pas si le Président était sincère ou non dans sa contrition ; mais si nous portons le doute sur tout, si nous nous contentons de mâchonner nos colères et nos idées grandes ou petites, alors nous renonçons à l’avenir, à la parole vraie. Commençons par accorder du crédit à la parole donnée, nous n’en serons que plus courageux pour défendre un monde meilleur. Bien à vous.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci Axelle, heureux de vous voir de retour sur ce blog !

  4. Avatar de m
    m

    Bonjour !

    Aux aurores, revenir non sur nos pas, mais avancer en essayant de faire un pas au delà pour, peut-être, aller plus loin et mieux vers l’autre…S’aventurer !
    Le présent billet du maître de la randonnée inachevée nous y invite et je ne vois pas pour quelle sotte raison, on s’en priverait, palsambleu !
    Le lecteur n’est pas dupe, il sait bien qu’il y a des choses écrites qui ne passent pas, chez les uns qui lâchent, en privé, leurs fauves dans la fosse du pauvre Daniel, espérant l’amener à résipiscence.
    Mais l’homme n’est pas à genoux, il résiste comme le fit d’ailleurs notre ami de toujours, quand il publia « A demain de Gaulle » qui, nous le savons tous, lui a valu les foudres d’un autre Daniel.
    De La Croix à l’Observateur en passant par les tracts en ligne de chez Gallimard, on en apprend des choses, mes braves gens, au point de descendre de son tracteur, en ces temps de confinement, pour ouvrir le Tractatus de ce cher Ludwig…Oh, que nenni, je n’irai pas jusque-là ! Savoir beaucoup de choses est une chose, savoir les choses en est une autre, n’est-ce pas ?
    Omnis potestas ab alio . J’ai envoyé, l’autre jour, à qui de droit les versets 1, 2, 3, 4, 5 et 6 du chapitre XIII de l’épître de Saint Paul aux Romains, en français et en latin.
    Ladite citation latine susmentionnée que l’on retrouve dans une « Lettre à Alain Juppé (et aux énarques qui nous gouvernent) » et dans l’article « Chers disparus » de Paul Soriano (Revue « Médium » n° 39) n’est pas celle que l’on peut lire dans le verset I du chapitre XIII de l’épître aux Romains. Ni Jean de Salisbury dans « Policraticus » ni Émilie Tardivel dans « Tout pouvoir vient de Dieu – Un paradoxe chrétien – » et même plus loin de nous, A-M Di Liguori dans son ouvrage sur l’autorité catholique, n’utilisent cette citation que l’on relit, pourtant, dans le n° 12 de « Médium » consacré à la question de savoir ce qu’est un chef, où notre estimé directeur de la revue, écrit, page 126 :

    « Ce qui est sûr et invariant, c’est le constat par l’Apôtre Paul au début de notre ère : « Omnis potestas ab alio » .Quand l’Autre en haut s’éclipse, l’aura s’éteint en contre bas.Point final »

    Cette citation du paragraphe 5 termine l’article intitulé « L’optique de l’aura », page 124, article extrait, selon la note, en bas de page 126, pour partie de « Loués soient nos seigneurs – Une éducation politique – » Or, pages 531, 532, 533, dans le chapitre intitulé « Aura (du chef) » de ce bel ouvrage, le paragraphe 5 n’y figure pas. On peut s’étonner du rajout de ce paragraphe dans la revue où l’on peut lire que : « Le grand chef réouvre l’espace social », alors que notre très cher Directeur et ami « rouvre avec des mots les fenêtres du grand large » sans mettre une voyelle supplémentaire au verbe rouvrir.
    Dans le numéro double 20 / 21 de « Médium » consacré à « Nous », il y a un article intitulé « Saint Paul » d’un autre Régis, spécialiste et fin connaisseur des lettres pauliniennes, pages 383 à 390, qui évoque avec beaucoup de sagacité la formation du « saint ou le condensé d’une vision à transmettre : un modèle à imiter » Une note finale pour saluer, à sa manière, une certaine « médiologie » de ce célèbre ancêtre, mais point de renvoi à la citation d’abaliété.
    On a bien compris, Monsieur Bougoux : « Aucun pouvoir ne se fonde sur lui-même ».Il nous faut une autorité absolument transcendante et un désir de se dévouer plus que la passion du pouvoir.
    « Nous », c’est peut-être une illusion qui passe, quelque chose de rien du tout comme on en rencontre partout mais, cher marcheur (à la manière de Thoreau), dialectiser le passé, la fonction et l’anatomie de cette illusion, comme l’a magistralement fait l’auteur de la « Critique de la raison politique » dans la première section de son ouvrage (Livre I), ce n’est pas rien dans un monde où ça chante de moins en moins et ça calcule de mieux en mieux.
    Et l’on comprend pourquoi, vous guidez vos lectrices et lecteurs vers le premier chapitre de la première section analytique du Livre II (pages 255 à 272) de ce livre puissant où l’incomplétude éclaire un phénomène historique en le reliant à une singularité logique, admise, prouvée, connue, mais dans un autre champ, se défend Régis Debray, « à l’ombre des lumières » à défaut d’un gattilier d’académie grecque, quand il se doit de débattre sur tel sujet délicat, face à un professeur de physique théorique qui ne lui fait aucun cadeau, sauf celui d’accepter quand même son intersidérale poignée de main.
    Alors, ancien, démodé et plus dans le coup notre auteur ?
    Pas si vite, cher Daniel, il y a chez lui, une jouvence morinienne qui se plaît dans le lac de constance où s’ébattent amoureusement le substrat, le refoulé, le profond…
    Je pensais à cet archaïsme incompris à la page de sa « physique de l’orthodoxie », l’autre jour, en écoutant parler entre eux quelques amis croquants, septuagénaires et plus, devisant sur leur surface de subsistance et du refus des autorités de les aider dans leurs papiers et leur demandant même de se déplacer à cent kilomètres et plus pour simplement apposer une signature. Ils n’ont pas Internet et alors ?
    Ils braillent les pauvres et maudissent un système sans morale et sans logique qui refuse de reconnaître leur existence…
    Aussi, ont-ils une vague notion de la comédie du pouvoir et finalement ils désespèrent!
    C’est oublier qu’il y a un entre, un milieu où le parasite si bien étudié par M. Serres, s’active.
    Des collaborateurs au sens d’un autre temps malheureux du mot, il y en a et, hélas, pas seulement dans les bureaux de direction des ministères…
    Des coureurs de médailles autant que de jupons, guettant l’indemnité pour être vizir à la place du vizir, on n’en cherche pas, on les trouve à la ville et…à la campagne.
    Des gens qui résistent et qui essayent de s’en sortir sans pour autant morigéner et maudire le ciel, on les cherche…au cœur de Paris et dans quelque taillis isolé.
    Le quadragénaire bien mis qui parle dans le poste n’est peut-être pas tout à fait « inaudible » dans les chaumières où, peut-être, on se souvient de sa venue au monde, au mois de décembre, l’année de « L’oiseau et l’enfant » et d’une préface inédite écrite, en cette fin d’année dans un village du Loir-et-Cher, par un visionnaire de l’Élysée, pour Marianne et Gavroche.
    En ce temps-là, on ne savait pas encore de manière sûre et certaine que la nature avait un caractère non local…Et il n’était pas interdit, à l’intérieur des terres, d’expérimenter son libre arbitre.
    Une science en jeu, certes ! Un laboratoire non localisable…
    Et vide est le terrain. Personne, il n’y a plus personne.
    Cela s’appelle l’aurore, Madame.
    Une aurore en robe rose et verte…Pourquoi pas si c’est jour de fête !

    m

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Merci cher M ! Vous animez à vous seul ma rubrique « commentaires », et vous y êtes sidérant ; la mémoire de notre médio réside apparemment chez vous, et vos références savantes me confondent, moi qui ne peux accéder à ma bibliothèque demeurée (confinée) à Grenoble. Et il y a en vous tant de mémoires et de savoirs entrecroisés, notamment ces effluves montant de la terre, toujours toniques (je n’ose accorder ce dernier adjectif, hésitant devant vous le maître des dictées sur le genre d’effluves)…

  5. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    L’heure serait donc au chipotage politicien ?

    Plutôt, me semble-t-il, à la lutte contre le covid-19. La mort rôde insidieusement …. Et face à ce réel redoutable, je ne vois aucune similitude dans l’attitude du Président de la République avec nos comédiens et metteurs en scène du Français. Qu’ils s’appellent Loïc Corbery, Éric Ruf, Sylvia Bergé et les autres … D’ailleurs, en fin de spectacle, eux quittent leurs costumes prestigieux ou de haillons pour retrouver une vie ordinaire.

    J’apprécie un Emmanuel Macron à l’image plus humaine moins théâtrale. Est-il trop de ceci, pas assez de cela … ? Autant d’interrogations qui brassent le vent et ne résolvent rien.
    Pour moi, je vais tranquillement faire mes courses tous les 8-10 jours et j’espère retrouver l’air de Paris en juin. Pour autant, l’annonce du décès de personnes connues m’accable dans leur régularité quotidienne.
    L‘essentiel consiste à protéger le plus de personnes du Covid-19 et de la dépression, remettre en route notre économie, avec toutes les composantes pour que chacun se ressente concerné. Et y’a “du boulot “…

    Car si nous sommes encore vivants dans 24 mois, s’il gagne … nous aurons gagné aussi.

  6. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Cher EM … Et voilà que votre E part en vacances ! oh …oh ! la punition du confinement n’est pas levée.

    Identité tronqué contre connaissances exponentielles. L’une ne manque pas de m’intriguer et l’autre de m’éblouir. C’est que ma boîte intellectuelle s’enrichit à vous lire.
    Parfois, je dois y replonger plusieurs fois. Parfois c’est le mur ?!

    Tenez par exemple avec une expression plusieurs fois utilisée : « Savoir beaucoup de choses est une chose, savoir les choses en est une autre ». Vous me l’expliquez avec des mots qui me seront compréhensibles ?

    Aussi, cordialement !

    PS. Quelques idées pour vos amis en panne avec leurs papiers administratifs …
    A Eaubonne, un certain Cyril met ses compétences informatiques bénévolement , à qui veut en profiter.
    Et l’association du SEL propose des échanges de service. Moi, je souhaite partager ma dernière recette de ratatouille contre de l’eau de pluie. A voir, n’est-ce pas ?!

  7. Avatar de Ali boron
    Ali boron

    Merci pour ces commentaires. La vérité est plurielle et chacun, porteur votre possédé de sa vérité, attribue des raisons parfois intéressées à chaque propos de nos gouvernants.
    Les messages du président font l’objet de réactions assez creuses des oppositions, des syndicats, etc et c’est fort dommage.
    De plus, dans le monde de la communication les intervenants compétents sont rares et tes prudents comme les hommes de sciences qui prennent de la hauteur face à des questions de journalistes fièvreux et obsédés par l’audimat.
    Bref, quand viendra donc le temps en France où l’analyse des discours dissociera ce qui a pour objet de rassurer, d’informer et de décréter.
    Est il besoin de tendre immédiatement le micro aux uns et aux autres pour remplir une rubrique ? De désigner des coupables sans mise en perspectives ?
    Prenons le temps de relire ou de réécouter et après une phase émotionnelle maisons place à un petit peu de rationalité.

  8. Avatar de m
    m

    Bonjour à tous!

    Comment relever la tête suite à cette théorie angélique d’effluves bleus qui ne viennent pas « du fond du grabat » du poète, mais de guides d’allées qui bifurquent, sans lesquels la destination resterait fort malaisée? Comment ne point être sensible à ces effluves embaumés tout en gardant la tête haute pour questionner le gentil minet en ce lieu béni là?

    D’abord, merci à vous, chère Madame Cécile, pour l’aide proposée, mais ce n’est pas si simple. Ce sont des dossiers spécifiques sur des relevés parcellaires graphiques que seuls, les agents de la DDT sont en mesure de pouvoir maîtriser. Le bon sens voudrait que ce service administratif apprécié continuât pour les personnes concernées. Une décision politique qu’il faudrait encourager et qui de plus, s’impose, si l’on ne veut pas accélérer la fin de la paysannerie ou ce qu’il en reste.

    Quant aux « vacances » du « E » que je suis censé connaître, je pense plutôt à la vacance dans laquelle il se trouve.

    Parlons-en! Qui est donc ce « E »? « E, ce je qui est néant ». Telle fut la réponse en anagramme de votre serviteur au physicien et au pianiste qui, dans leur petit livre d’anagrammes renversantes sur le sens caché du monde, posait la question : « Et qui est-ce, Jeanne? »

    Question posée par « Étienne et Jacques » puisque tels sont leurs prénoms respectifs. Vous observerez que ces trois petites phrases entre guillemets sont composées des mêmes seize lettres.

    Un pur hasard que je soumets, chers amis, à votre sapience autant qu’à votre sagacité, dans vos petits jardins de banlieues parisienne et provençale.

    Ah, les maîtres des dictées de compétition! Ces dictées-là font du bruit et parfois la une mais elles passent…

    Autre chose est la dictée de la nature qui cherche sa composition quand toute la pluie tombe sur nous.

    Et dans le peloton de tête, les choses vont sans bruit…sans podium au bout de la course.

    Les choses, nous y sommes. Comme vous avez raison de poser la question, chère Cécile, et comme de bien entendu, je vous dois une explication.

    J’ai souvenance de ces belles lettres manuscrites, rédigées à l’encre noire que le facteur m’apportait et conservées dans un bonheur-du-jour.

    Ce correspondant qui fut président, je crois, d’une chaîne nationale de télévision, est l’auteur d’une « Courte supplique au roi pour le bon usage des énarques ». Il raconte dans ce livre une superbe aventure advenue à Marcel Brion en Lubéron, entre Cavaillon et Apt. Icelui lui rapporta cette histoire qui remonte à quelques décennies. La voici pour vous :

    « Marcel Brion se rend en voiture, avec des amis, au sommet de la chaîne, sombre et grave, qui sépare le Vaucluse de la mer. Il fait beau, avec un goût d’ozone. Ils s’arrêtent sur la route des crêtes, quittent leur véhicule, vont se promener à pied, dans la forêt des cèdres, respirent le thym, le romarin et les autres senteurs mêlées. Sans s’en rendre compte, allant, venant, ils s’éloignent de la route. C’est alors que l’orage éclate, accompagné d’éclairs et de tonnerre. En hâte, ils se réfugient sous un grand arbre.L’averse crépite, et, bientôt, avec la brusquerie automnale, la nuit tombe. (…) Ils tournent en rond, s’épuisent à crier : « C’est pas là, venez », et, au bout de longues minutes de marche, il leur faut convenir qu’ils se sont trompés. Ils n’ont plus qu’à rebrousser chemin. (…) Enfin, une lumière. Ils s’y dirigent. c’est la maison, précaire, d’un brave homme, pauvre et sans âge, qui leur ouvre sa porte, leur offre de se sécher et les réconforte d’un verre de vin. Ils les a entendus tourner autour de sa cabane et il sait très bien où ils ont arrêté leur voiture. Il va les y conduire.

    C’est alors que Marcel Brion avise sur la cheminée un article de journal, découpé avec soin et qui représente le dieu Pan du musée d’Athènes. Qu’est ce que la reproduction de cette œuvre d’art peut bien faire en tel lieu?

    Il interroge le forestier :

    – Oh! Celui-là, fait l’homme, je l’ai vu sur le Provençal et, comme je le connaissais, je l’ai gardé.

    – Vous le connaissiez?

    – Oui, enfin, je l’ai vu. Une seule fois, il y a cinq ou six ans. C’était à peu près à l’endroit où se trouve votre automobile. Il était assis sur une souche. Il avait un pantalon avec des poils comme celui-ci, et des petites cornes. Il m’a souri. Je lui ai dit bonjour.

    – Vous êtes sûr que c’était lui?

    -Diable! Des êtres pareils, on n’en rencontre pas tous les jours!

    – Vous lui avez fait la conversation, vous lui avez posé des questions?

    L’hôte hoche la tête avec force :

    – Non? je lui ai dit bonjour. Rien de plus.

    -Pourquoi?

    – Parce que, répond le bonhomme, saisi d’une sorte de frayeur rétrospective, ça se voyait tout de suite que c’était quelqu’un qui savait les choses. ( Fin de citation)

    Pour l’homme des bois, savoir les choses, ce n’est pas, on l’a vu, savoir des choses au sens ou ce savoir consiste à étaler sa culture à tout bout de champ, avec moult citations et mots recherchés pour épater son monde. C’est quelque chose d’autre qui lui parle intérieurement.

    Connaissez-vous Heinz Wismann? C’est un philosophe et philologue, spécialiste d’herméneutique et d’histoire de traditions savantes. Il dirige un programme d’enseignement et de recherche sur l’épistémologie des sciences humaines. Eh bien, ce Monsieur des grandes écoles, quand il va dans sa résidence secondaire en Dordogne, croise souvent un vieux paysan qui, lorsqu’il veut avoir le dernier mot, commence sa phrase qui doit clore la discussion par « J’ai toujours entendu dire… »! Pour l’universitaire, cette façon d’interpréter le présent à la lumière d’un passé qui doit se répéter fonde la mythologie. Or, ce paysan sans connaître le credo métaphysique selon lequel tout est un, lui parle…

    Qu’en serait-il, si ce même paysan qui aurait lu Nietzsche, d’emblée, lui posait la question, à la croisée des chemins : « Comment savez-vous ce que vous savez?

    Je ne puis m’empêcher de penser à ce conte où un prince à cheval demanda à un vieux paysan ce que c’était que ces tours qu’il voyait au-dessus d’un grand bois fort épais. Le paysan lui répondit : « Mon prince, il y a plus de cinquante ans que j’ai ouï dire à mon père qu’il y avait dans ce château une princesse, la plus belle qu’on eût su voir, et qu’elle serait réveillée par le fils d’un roi à qui elle serait réservée »

    Vous connaissez la suite…Mais quid du réveil dans la nature, du réveil rendu naturel dans la nature?

    Un livre n’est pas un castel et l’ondine des feux du savoir n’est qu’une créature de papier.

    Alors, imaginons, bonnes gens, imaginons!

    Imaginons quelques randonneurs perdus dans un coin perdu de ce vaste monde.

    Il y a dans le groupe Monsieur D…Madame O… et Madame C… Bien sûr, des situations ou des appellations ressemblant comme deux gouttes d’eau à des faits existants ou ayant existé ne seraient que pure coïncidence sans réelle signification.

    – C’est bien une idée d’intellectuel que de nous emmener dans ce trou du bout du bout du monde, où nous sommes trempés jusqu’à la moelle et complètement perdus, dit en râlant Mme O…qui déposa, exténuée, son rucksack, sur le côté de la laie.

    – Enfin O… l’aventure, c’est l’aventure, on n’est pas en sucre, on ne va pas en mourir, quand même! répliqua Mme C…

    – Facile à dire, nos portables ne fonctionnent pas, la voiture est stationnée, je ne sais plus où, impossible d’appeler du secours et vous, vous avez le cœur à rire, vous ne manquez pas d’air C…

    – Allons les filles, faut pas dramatiser, on va bien trouver une solution! dit M.D…en essayant autant bien que mal de rassurer l’équipée.

    – Eh bien, portez-moi sur vos épaules et je vous indiquerai le chemin! suggéra Mm O…

    – Non mais, oh, faut pas pousser, mes bonnes dames, à la guerre comme à la guerre! Et M.D… d’entonner en éclaireur : « Dans la troupe, y’a pas de jambes de bois (…) la meilleure façon de marcher… »

    – Regardez là-bas au lointain, j’ai cru voir une petite lueur, s’écria Mme O…

    – Merci Seigneur, on est sauvé, ça paraît loin, peut-être sept lieues encore, mais courage, allons-y gaiement, enchaîna Mme C…sur un refrain entraînant : un kilomètre à pied, ça use, ça use…

    – Tu parles, avec nos petits mocassins alors qu’il pleut des hallebardes! murmura Mme O…

    Par quel miracle, nul ne le saura jamais…Toujours est-il que nos trois aventuriers arrivèrent après un long calvaire, à la chaumière éclairée par une petite flamme qui vacillait dans la nuit noire par une étrange lucarne.

    Habitait là un manant, Monsieur m…Tout dépenaillé, vêtu d’un sayon tenu pas des cordages d’un autre âge, le satyre leur ouvrit sa porte et pour faire vite, disons qu’il les reçut avec la même attention sinon plus, prodiguée par le forestier en Lubéron.

    M.D…jetant un coup d’œil rapide à l’intérieur de la mansarde se demanda où il était tombé, si loin, si loin de ses aréopages où l’on se plaît à grammatiser pour recombiner.

    Soudain, il avisa sur la cheminée, tel M.Brion en un autre lieu, un autre temps, un petit cadre sur la cheminée, lui-même porteur d’un autre cadre, un rectangle blanc découpé avec soin.

    – C’est quoi, ce rectangle blanc, interrogea M.D…

    – Eh bien, je l’ai découpé un jour, il y a plusieurs années dans un livre où il était à la page!

    – Quel livre, dites-moi, M.m…?

    – Je crois me souvenir que c’était à la page 138 de « L’œil naïf »

    – Vous connaissiez l’auteur?

    – Oui, il m’a donné ce livre.

    – Pourquoi?

    – Parce que j’ai ressenti que c’était quelqu’un qui savait les choses.

    Et le manant de présenter à M.D…une petite carte postale qui était là sur la table avec d’autres, rangées pêle-mêle, représentant la Corse où au verso l’on pouvait lire quelques mots sur les blancs, les marges blanches que S.Mallarmé sculptait en orfèvre, aimait à préciser l’auteur.

    Cette carte postale en date de la mi-mai, il y a trois lustres environ, M.D…aurait pu l’écrire.

    Un impensable hasard sans doute…Avec des mots qui lui ressemblent un peu.

    Des mots qui rassemblent…

    m

  9. Avatar de Polo
    Polo

    Beaucoup, beaucoup trop de mots pour rien. Jubilez, jubilez il en restera toujours quelque chose, en l’occurence rien pour ce qui ne manque pas de m’inquiéter. Comment passer, s’il vous plaît, d’une franche compassion pour un président reconnu comme calculateur normal, à la déploration d’un projet de liquidation de l’Hôpital décidé par lui, ceci en toute logique politique, sur tous les champs qui l’intéresse? Ou alors la discussion est de pure utilité récréative. Un club en fin de compte qui exorcise sa peur, ou plutôt (c’est trop difficile à admettre), son ennui.
    Macron n’est pas l’Elu. Il a répondu aux sollicitations de l’oligarchie internationale pour « soigner » une France trop bougeotte, comploteuse, turbulente, j’arrête parce que là je me paye de mots…Une France qui entrave encore trop le libéralisme vu de Londres et de Wall Street.

    C’est un français sur quatre qui se résout à le soutenir et ce pauvre électeur, malheureux, annonce la plupart du temps que c’est par défaut ! Je connais aussi de braves bourgeois qui de bonne grâce (faute de bonne foi) ont cru à un renouvellement des chances et des opportunités économiques grâce au vote Macron. Sa jeunesse, ses compétences supposées, ce vent frais qu’il sait faire souffler dans les chaumières, mais surtout dans les centres villes ou à La Tronche, à Meylan, ou au Vésinet…Pour sauver la barque ! Du coup l’élu n’a plus rien de sacré (sic). Il gesticule, s’investit évidemment par jeux pour commencer,sorte de brûlure existentielle, par gageure du fait de relations, être l’être utile par excellence, et puis sa femme, sa famille, catastrophe… son humanité ordinaire se trouve prise au piège de Nos certitudes, et en toute méconnaissance des attentes et autres atermoiements de Notre société il s’efforce d’apparaitre actif, à bien planquer le pathétique de sa figure. Donc chers contributeurs avertis et conscients des aléas historiques convenez que notre cher président n’a rien à offrir, rien à dire qui ne soit attendu, et qu’au prochain numéro j’espère bien qu’ils disparaitra du bal…La question devenant quelles structures, quelles institutions, quel Etat vont émerger ? Et d’abord quelle société est susceptible de produire ces nouveaux attendus ? Une éthique régénérée peut faire le boulot ? La morale ordinaire qui s’accepterait enfin ? L’Europe subitement devenue mature ? Parce que ses peuples eux-mêmes etc. Allons y ! La rupture anthropologique si elle reste pensable ne sera que le renversement de ce rapport installé mort/sexe, rien d’autre. Un sexe refoulé enfin dans la sphère privée et une mort enfin apprivoisée (Philippe Arès, à développer)…Un peu plus de tranchant ici (sans jeu de mots) me paraît indispensable à la survie de nos désirs, et sans doute, beaucoup plus de limites aux libertés s’avèrerons nécessaires à notre simple survie, à moyen terme déjà ! C’est déplorable et obligatoire.
    Mais vous êtes ici entre amis, que puis-je faire pour vous satisfaire ? J’ai la casaque boulonnée au corps.

  10. Avatar de m
    m

    Bonsoir!

    Je lisais, cher Monsieur Paulo, votre commentaire quand arriva sur l’écran, le message d’un spécialiste universitaire des lettres de l’Apôtre Paul, dont une partie dudit message pourrait, peut-être, donner suite à votre judicieux commentaire…

    Vous demandez la sortie de piste de celui qui fait question dans le titre du présent billet de notre maestro.

    C’est à Monsieur le randonneur de décider, pas aux contributeurs, fussent-ils de près ou de loin des amis.

    On espère follement peut-être – dans « l’espérance », il y a toutes les lettres de « la présence » – qu’en descendant l’escalier, il laisse tomber le soulier du bal…Pour quoi faire? Peut-être pour trouver la mesure de ce qui nous échappe en notre existence collective, Monsieur Paulo…

    On peut avoir lu – et c’est très bien – Paul et Philippe Ariès par exemple et toute notre rumination autour de leurs livres nous laisser comme des morts-vivants si, nous-mêmes, nous ne décidons de sortir de nos habitudes et de nos confinements grégaires.

    Toute la question est de savoir comment, Monsieur Paulo, faire advenir à l’intérieur des terres, une éthique qui tombe des cieux?

    Je ne connais pas le Monsieur dont vous parlez. J’ai vu et entendu son image qui bouge comme Monsieur tout-le-monde, dans nos appareils ménagers et c’est tout!

    Hormis, mais ce n’est qu’un petit détail sans la moindre importance, une correspondance avec son papa qui me disait que son fils E…ne voulait pas rendre public son mémoire de maîtrise, un travail de jeunesse que j’aurais bien aimé lire. Quelque temps plus tard, l’auteur en son Palais, par l’un de ses chambellans, m’a fait savoir qu’il allait faire le nécessaire auprès de l’Alma mater pour que je puisse me procurer un exemplaire de son mémoire, en me demandant de prendre contact avec l’autorité administrative concernée. Dont acte.

    Oui mais icelle, mon bon Monsieur Paulo, avait déjà voué aux flammes le travail du jeune homme et ce cher Nicolas M… au milieu du feu, palsambleu!

    Me reste une belle lettre de son précepteur écrite quand son futur élève atteignit l’âge de raison. C’est tout.

    Trop peu, vous en conviendrez, pour se faire une certaine idée de celui, reconnu légitime par le peuple pour guider nos pas vers un monde meilleur.

    Aussi, il me faut – me comprendrez-vous ?- éviter de porter un jugement par trop hâtif sur des apparences, de peur de me voir engloutir dans la marée noire des appas rances d’une doxa sans foi ni loi.

    Ce qui ne nous empêche nullement sans tourner casaque de réagir en son propre milieu avec nos propres armes – une simple plume peut-être – pour, dans le jeu des possibles, essayer de faire quelque chose, en toute discrétion, si loin des feux de la rampe! Pourquoi pas?

    Vous avez commencé votre commentaire important par de la jubilation…

    « De la jubilation », tel est le titre du dernier paragraphe d’un chapitre sur l’accouchement du sens d’un livre connu, intitulé « L’heure de s’enivrer »

    Autrement dit…Une note d’espoir.

    Pour le moment, céans, c’est l’heure d’aller dormir.

    Merci de votre attention bénévolente et bien à vous tous.

    m

  11. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    * Monsieur Polo

    Vous écrivez : « Un peu plus de tranchant … et sans doute beaucoup plus de limites aux libertés s’avèreront nécessaires ». Ouille. … Aïe, vous préconisez une dictature pour remettre notre pays en ordre de marche ?

    Voyons ce que je lis dans mon journal préféré du 23 avril.
    Le virus bouscule l’Europe / L’Europe en quête d’un mécanisme de solidarité
    A Bondy, élus et habitants sur tous les fronts / Paroles de soignants dans les Ehpad

    Etc … etc ..

    Une réflexion qui, s’intéressant au proche et au lointain, contribue à ce questionnement que vous semblez souhaiter. De sensibilité politique diverse, de niveau de culture plus encore, vous nous contestez la possibilité d’un dialogue cordial ?

    Je vous propose de relire les derniers « tracts de crise » offerts par Gallimard
    – Un festival d’incertitudes, Edgar Morin
    – L’entretien que nous sommes, Pierre Assouline

    Et si «  Le feulement sourd de l’humanité confinée » nous offre prétexte à une série d’échanges jubilatoires, n’en prenez pas ombrage ! …
    Pour m’épargner votre rage, un vieil homme de mes connaissances me dirait, l’air malicieux en mastiquant sa chique : «  Ce qu’il dit … laisse pisser ! »

    Bien sûr que votre contribution est la bienvenue, merci donc pour vos remarques . Et d’ajouter avec une certaine élégance que je ne tiens à être ni étouffée, ni bâillonnée.

    Que pouvez-vous faire pour me satisfaire ?
    Ce serait juste de comprendre la simple humanité et l’ouverture d’esprit que nous cherchons à faire grandir au fil de ce blog.

    Je vous souhaite, comme à chacun, la meilleure journée possible. Toujours confinés !

  12. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    A vous, E M

    Vous dites : «  des mots qui rassemblent » ! J’ai fait ces deux jours, à cause de vos écrits en zigzag, de bien jolies promenades, tout à fait inattendues.

    L’œil naïf cherche à entendre.

    A bientôt

  13. Avatar de Philippe
    Philippe

    Supposons démontré qu’un théâtreux puisse être un bon comédien, la question était ici et maintenant : est- ce qu’un « bon comédien  » peut faire un bon directeur de troupe ( puisque c’est ce qu’est Jupiter constitutionnellement) sur un théâtre des opérations ( militaires et même guerrières, puisque guerre il y a, selon les propres dires du Chef des Armées de la République Française, une, indivisible et invincible ; N.B. : le constitutionnel Responsable de la Défense Nationale parle plutôt de « combat » ; mais le problème reste le même ).

  14. Avatar de isa
    isa

    Bonjour et merci d’exister ici.
    Je pense que ce billet est intéressant et fécond , c’est ainsi qu’il est lu.
    Mais « quand dire c’est faire » me laisse sur ma faim, une vraie famine en fait, dont le premier mérite est néanmoins d’entretenir le désir de lucidité.
    À suivre

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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