Génération Woody

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J’ai analysé à ce jour onze films de Woody Allen sur ce blog, comme je l’annonçais en commençant, et je compte bien continuer avec encore une demi-douzaine d’entre eux, tellement son œuvre (considérable) me paraît stimulante, et porteuse d’un remède bienvenu en ces temps de marasme sanitaire.

Je me suis également demandé, dans un douzième billet, pourquoi Allen suscitait tant de haine, comme on le voit encore ces jours-ci par la sortie d’un documentaire où Mia Farrow tente de relancer ses accusations, et rameute contre l’homme qui lui a donné ses meilleurs rôles une partie de ses (nombreux) enfants, et de quelques personnalités du cinéma. Je ne reprends pas ici la réfutation de ces sordides allégations, je préfère poser la question de ce que nous devons collectivement à Woody, ou de l’effet véritablement formateur qu’il a eu sur, disons, ma génération.

Alors que j’annonçais à mon fils et ma belle-fille mon intérêt pour Woody, dont sortirait peut-être un livre (que vous lisez ici en feuilleton ou in progress), je me suis entendu rétorquer que c’était un cinéma de vieux, un truc du passé. Démodé, Woody ? Eh bien, le vieux qu’en effet je suis a peut-être quelques arguments à faire valoir pour expliquer ici la modernité de ces films, ou dire en quoi cette œuvre a capturé artistiquement, et captivé dans les salles, toute une époque. Celle-ci à mes yeux n’est pas close ; il m’importe de dire comment nous sommes pensés par Woody, que nous pensons nous-mêmes si mal, quand nous ne passons pas carrément à côté…

Modernité n’est pas le meilleur argument à faire valoir, tellement il est évident que Woody échappe à ce cliché du jugement de goût : il ne rédige pas de manifestes, ne se rallie pas bruyamment à des faiseurs de mode (même s’il témoigne dans ses entretiens de son intérêt très vif pour Godard), ses « maîtres » auxquels plusieurs de ses films rendent ouvertement hommage s’appelant plutôt Bergman, ou Fellini. Ses détracteurs qui lui reprochent de faire toujours le même film montrent beaucoup d’étourderie, ou d’inattention à ce que chaque nouvelle livraison (annuelle, cinquante films en cinquante ans) apporte d’écart avec les précédents, de surprises et d’innovations – mais il est vrai que sur un plan strictement formel, Woody aurait plutôt tendance à lisser sa manière sous un  habillage routinier, ses génériques d’ouverture et de fin fuient toute mise en scène tonitruante, et semblent d’une modestie ostentatoire avec leur jazz désuet, leur typographie choisie une fois pour toutes, trop sage, presque livresque.

De son propre aveu Woody filme comme il écrit, et il affiche cette proximité dès que l’écran s’allume : il représente, comme Truffaut ou Rohmer chez nous, une école avant tout littéraire. En plein essor de la vidéosphère, ce créateur se réclame du monde du livre, et particulièrement de Balzac, Flaubert, Tolstoï ou Dostoïevski, toute une culture qui entretient soigneusement ses distances avec les débauches d’images, de sons et d’effets spéciaux propres à la machine de production hollywoodienne. Son cinéma se situe résolument ailleurs.

Pas du tout, objecteront ses détracteurs, il ne quitte pas son petit cercle de bobos new-yorkais, il prend ses sujets dans son salon, ou sa chambre à coucher, ce n’est pas avec ce Narcisse névrosé et apolitique qu’on risque de voyager, d’être dépaysé ou de s’affronter au vaste monde… Il semble temps, au vu des onze films passés ici en revue, de réfuter ces accusations frivoles en rappelant brièvement ce que nous devons à Woody, et en quoi son cinéma, mieux que tant d’autres qui ne visent qu’à divertir, nous aura au bout du compte éduqués, ou rendus moins bêtes.

Avec Mia (docteur Eudora Fletcher) dans Zelig

Le premier sujet de ses films, par où ils nous accrochent et nous touchent, c’est l’individualisme contemporain. Que le monde de nos parents (évoqué dans Radio days ou Annie Hall) était différent ! Woody résume cet âge ancien par deux préoccupations, « Dieu, et la moquette »… La vie morale se passait en effet sous le regard d’un juge omniscient, et les fins de mois ne permettaient pas toujours de s’offrir un embellissement du quotidien, la voiture, un jardin ou l’aménagement d’une cuisine pouvant demeurer longtemps des luxes inaccessibles, et des biens dignes d’un culte méticuleux. La famille, à la fois refuge et carcan, avait une présence lourde ; on y chantait, on suivait les mêmes feuilletons agrémentés des mêmes publicités pour tous ; le travail se trouvait encadré par des formations syndicales ou politiques rigides ; les voisins, le quartier encadraient de même les conduites, l’individu avec ses choix, sa liberté et ses névroses n’avait pas encore émergé. La génération Woody me semble correspondre au tournant pris dans les années soixante, quand le monde des besoins plus ou moins satisfaits cède la place à la course aux désirs, et à leur improbable réalisation : l’objet du désir est en effet chose vague, mimétique, incertaine ou sujette à d’infinies discussions ; or l’individu est censé connaître ses désirs et les conduire en maître, en vue de cette glorieuse réalisation de soi à laquelle tous désormais aspirent.

L’échec à se définir, ou à se donner à soi-même sa propre loi (définition de l’auto-nomie) caractérise donc ce monde très ambitieux, où les buts et les idéaux proclamés dépassent de très loin les forces de chacun. Le héros allenien est velléitaire, évidemment narcissique mais constamment soumis aux regards et aux paroles des autres : le narcissisme est une affection éminemment sociale, chacun ne pouvant mesurer sa réussite, donc s’aimer, que dans le regard que les autres portent sur lui. Une épuisante course à la reconnaissance de tous par tous en résulte, d’infinies ruses ou querelles pour attirer les regards, ou démêler les propos croisés ; dans un monde sans Dieu il importe de reconstruire une transcendance horizontale, basée sur une reconnaissance réciproque dont la cellule pourrait être le couple. Hélas, le choix amoureux est devenu terriblement révocable, on se sépare pour un soupçon, une passagère déception, un mot de travers, avec la tenaillante illusion qu’on fera mieux la prochaine fois, en se choisissant un partenaire mieux accordé… Le marché du sexe comme celui des voitures invite à changer, à remplacer plutôt qu’à réparer ; d’où une course sans fin avec mille frustrations, mille fluctuations des individus désormais flottants. Sans attaches durables.

Annie Hall

Un bureau permanent d’évaluation des choix et des performances de chacun s’est ouvert avec l’omniprésente psychanalyse. La place donnée à cette envahissante innovation est une caractéristique des films de Woody, où le divan figure moins une occasion de cure qu’un objet de raillerie, ou de suspicion : le « remède » qu’il propose ne serait-il pas pire que le mal ? Ne constituerait-il pas le problème, plus que la solution ? Les entretiens avec le ou la psy débordent, et envahissent les dialogues, les personnages alleniens n’arrêtent pas de s’analyser, de soupeser leurs choix, de douter de leur doutes, de re-rêver leurs rêves, d’interpréter leurs interprétations… L’individu mis en scène est toujours à double-fond (collusion sur ce point de la psychanalyse, du sentiment amoureux et de la magie), mais cette capacité critique d’auto-analyse et d’incessantes auto-observations n’aide pas, le remède côtoie le poison, les individus se parlent plus qu’ils ne se construisent. « Je sais bien… mais quand même », pourraient soupirer bien des personnages confrontés à leur irrationalité, incapables de soutenir le regard des autres et de se regarder eux-mêmes en face. Rongés par un sentiment d’impuissance que le divan nourrit, avec ses incessantes remises en question qui font lever le doute sur la fameuse, l’inaccessible réalisation de soi : « J’ai éprouvé pour la première fois de ma vie un orgasme, mais mon psy m’a dit que ce n’était pas le bon… » (entendu dans Manhattan).

L’individu incertain, ou La fatigue d’être soi, ces titres de (beaux) livres d’Alain Ehrenberg, trouverait dans les films de Woody un constant contrepoint.

La psy (interminable) propose donc moins une cure qu’une culture, un accompagnement de la vie doublée par cette parole soupçonneuse, inquisitrice ou ironique. En nous dédoublant, elle offre dans cette mesure une échappatoire à ce qui nous pèse, nous écrase ; elle s’invite donc naturellement aux cocktails où l’on échange des cigarettes et des verres d’alcool, elle fait partie de ces anxiolytiques ou de ces stimulants, drogues douces indispensables à l’entretien du fragile petit moi. Aux convictions fortes, morales, religieuses ou professionnelles des générations précédentes a succédé une perplexité, une instabilité fondamentales ; l’individu hésite et flotte, sans remède, et c’est le cinéma, mieux qu’aucune cure, qui se propose de transfigurer ces déséquilibres en œuvre d’art.

La vie imite-t-elle l’art ? Cette question posée dans plusieurs films suggère que notre vie peut trouver dans le cinéma, plus fortement que dans toute « analyse », une forme de réalisation lumineuse : non une vérité dernière ni une moralité, mais une meilleure conscience de ce qui nous agite. Car nous souffrons généralement de crampes, de fixations excessives. L’humour, l’ironie, le cinéma s’offrent comme facteurs de décoïncidence (pour reprendre un titre de François Jullien), ils introduisent dans nos vies ou nos consciences une lézarde, une béance qui favorisent la reprise du jeu ou le passage du souffle. La conscience des modernes n’a pas à être bonne, elle sera au mieux et toujours plus ou moins malheureuse. Mais Woody a su faire des méandres de nos affects un précieux outils de culture, et des aventures de ces consciences malheureuses le miroir bienvenu de notre comédie humaine.

Le scepticisme, une active auto-dérision accompagnent ainsi le grand virage individualiste comme son ombre portée. Nous sommes reconnaissants à ce cinéma non de nous arracher nos masques, mais de pointer dans ceux-ci notre inlassable fabrication de personnages qui sont autant de postures, de faux-self bricolés pour les besoins d’une cause qui nous enfonce, et qui dénonce notre misère, mais où l’on peut saluer aussi une forme d’invention, et de créativité.

On n’est jamais longtemps seul à défendre ce qu’on aime. L’art est une promesse d’attroupement, de communauté retrouvée ou autrement organisée ; autour des films, des livres, des expositions, on se rassemble et on argumente. Des goûts et des couleurs on ne saurait discuter ? Au contraire, on ne fait que ça. Non sur le mode de la démonstration (qui cloue le bec à l’adversaire), mais en suggérant des ouvertures, des ajouts, d’autres interprétations… Je n’aime pas toujours Woody acteur, son personnage de binoclard surmené et brouillon, d’agité chronique dépassé par de minuscules événements a de quoi lasser. John Baxter, dans sa biographie parfois sévère (Flammarion 2000), ne nous cache rien de la névrose de son créateur, ses phobies alimentaires ou relationnelles, son angoisse existentielle, sa froideur, sa tenaillante instabilité. Mais le même homme, qu’il ne faut pas confondre avec son clown, est aussi un travailleur acharné, capable d’une discipline de fer, et d’accomplissements artistiques majeurs.

« As-tu vu le dernier Woody ? » Longtemps nous avons guetté pour le fêter son nouveau film, pendant quarante années et plus nous nous y serons rendus en couple, en petites bandes. Avant de le discuter fougueusement, affectueusement. Je suis reconnaissant aux films examinés ici d’avoir tracé entre nous des signes d’appartenance, dessiné un monde-Woody que nous pouvons dire nôtre. Son cinéma fraternel a pris à bras le corps notre (petit ?) monde, avec une persévérance qui n’a pas d’exemple ; lucide, il nous parle de nous, il ne nous flatte pas mais nous solidarise. Dans notre dispersion, l’agitation de nos salons où les individus peinent à émerger entre les grimaces et les contorsions, dans notre incurable duplicité…, cette œuvre nous laisse entrevoir aussi des progrès de culture.

22 réponses à “Génération Woody”

  1. Avatar de m
    m

    Bonsoir!

    Bien utile cet intermède pour une mise au point très justifiée.

    Nul besoin de thésifier en bon élève de Sven Follin ou d’avoir lu intégralement les Écrits de Jacques Lacan, pour comprendre que les films de W. Allen nous parlent dans la traversée des âges et qu’ils nous invitent à nous parler intérieurement, quand tombe le rideau sur l’écran.

    Comment nous retrouver dans cette marée-foule sentimentale pour appréhender ce qui compte vraiment?

    « L’avoir ou l’être », c’est « l’or ou la vérité », nous disent le professeur et l’artiste, tous deux férus d’anagrammes.

    La chapelle, le divan, le salon doré ou rien de tout ça…Tout le monde court dans le tunnel et ça mitraille de partout! Et le Guépard aussi court, court…dans les mornes plaines de la modernité galopante. Et le passé d’une illusion, avec Furet, cela s’entend!

    Espérer quand même…une sortie! Un impossible rêve?

    Woody, Jean-Pierre, Luchino s’en retournent à leur chambre noire et nous on attend Godot!

    Et si c’était le lieu et le moment d’interroger Daniel, ce travailleur de l’iconique, sur l’urgence, peut-être, de repenser le cinéma à l’aune des images mentales de Gaston Bachelard…

    Un ailleurs, peut-être, où toucher le spectre.

    Bien à vous

    m

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Le « travailleur de l’iconique », cher M., vous demande d’éclaireur sa lanterne sur les références à Gaston Bachelard : a-t-il jamais traité quelque part du cinéma ? Et où aborde-t-il la question des images mentales ?
      Vous allez me trouver fort ignorant, mais j’ai perdu tout ça de vue… Help !

  2. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Daniel, votre texte nous donne à voir la vie telle qu’elle est ? Souvent aigre parce que infusée par le poids de ce qui la défigure.

    Le soupçon ? Soupe recuite et rance pour Woody Allen qui l’empêche, dites-vous, de poursuivre son œuvre. Je ne retiens aucun élément moral qui lui est reproché. Parce que ce tripatouillage du “qui a tort ou est qui est excusable” m’indiffère assez pour m’en tenir éloignée.
    J’aurais appréciée que vous parliez de Mia Farrow en d’autres termes. Regretter son attitude délétère ne devrait pas occulter ses talents d’actrice. A chacun l’hommage qui lui est dû, me semble-t-il.

    Le monde du cinéma a toujours consommé la belle jeunesse des actrices séduisantes pour mieux les rejeter ensuite. En écho, on peut se souvenir de la douleur d’une Annie Girardot avouant devant son public combien ses rôles dans le cinéma lui avait manqués.

    Le mépris ? Daniel, vous tentez par votre écriture de faire connaître un Woody mal connu, aimé. Et je me réjouis de la passion qui vous anime. Et je compte sur votre talent pour que vous puisiez encore dans cette source de jouvence de quoi contredire l’image maladroite d’un vieillard cacochyme.

    Pour ma part, à l’heure actuelle, sous la pression insistante et inquisitrice du nommé Spartacus , je devrais être dans l’obligation d’avouer “être dans la culture du viol des petites filles”. ?!!!

    J’en suis révulsée …

    Au prétexte de nos pseudo (ou autres camouflages) de nos divers masques, était-ce donc supportable à entendre ? “Je ne connais pas, madame Dolto” se défausse l’ami de ce blog : Indifférence et trahison se conjuguent.

    Je peux rire de ces épithètes peu flatteurs du Bretteur Spartacus applaudi comme “redoutable”, mais qui dira que calomnies et médisances sont pareillement inadmissibles !

    Le bonheur de participer à l’animation du blog . Oui … bien sûr. Si possible avec moins de relents pour cause de vapeurs alcoolisés vantées par l’un et des frustrations du métier de psychiatre de l’autre. On y respirerait mieux.

    Qu’on se le dise … Madame Marie Balmary a fait sa force du rejet de l’Institution Universitaire. Un monde où l’anonymat entre soi devient le pire des cadeaux. Elle se réjouit d’être connue et de savoir également ses textes utilisés. Et sa compagnie reste plaisante.

    Dans le petit monde clos des prérogatives de la sociologie de l’éducation, resterai-je la métèque ? Un statut en définitive enviable, toujours pour l’avantage qui donne envie de débattre.

    Être vieux … tant mieux, si c’est le cadeau de l’existence. Nous serons toujours seul/seule à l’assumer jour après jour.

    Avec les amitiés exprimées, ça donne du dynamisme.n’est-ce pas ?

    A vous lire encore, Daniel.

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Cécile, J’aurais voulu vous répondre dès ce matin ,mais je prenais la route – et viens seulement de rentrer. Ignorez les sorties du nommé Spartacus, trop violentes : tout ce qui est excessif est insignifiant. Pour Mia Farrow, elle s’est lancée dans une croisade détestable, par jalousie envers sa fille adoptive Soon-Yi qui lui a « pris » Woody. Elle a en effet un grand talent d’actrice, surtout dans ce rôle de mère éplorée qui mériterait un Oscar… Je revois ses films avec Woody avec stupeur : il lui a donné des rôles magnifiques, et elle le remercie de cette façon ! Sous le visage de l’ange ou de la vierge préraphaélique, quelle déception de découvrir la fée Carabosse !
      Portez-vous bien chère Cécile, et continuons à échanger…

  3. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Bonsoir!

    J’espère que vous allez bien et que la vie pour chacun d’entre vous est supportable!

    Et si nous pouvions ensemble, la rendre plus belle, dans l’espace d’une fenêtre ou par les sentiers de randonnée d’un blogue?

    J’apprécie le dernier commentaire de Mme d’Eaubonne qui s’est lancée sur la piste des dragons des « psy » en prenant des risques.

    Notre bonne dame d’Eaubonne s’est vu attaquer de tous côtés et n’écoutant que son courage, elle s’est battue comme une grande, en cette basse-cour, pour nous montrer tout simplement qu’elle existait.

    La brette de Monsieur Spartacus et la claymore de Monsieur Léon lui ont fait mal, c’est sûr, mais le plus terrible pour elle, ce fut sans doute le silence des amis, et parmi eux, quelqu’un qui a dans ses tiroirs, une lettre personnelle de Mme Françoise Dolto qui lui parle d’enfance et de poésie.

    Ce silence peut être considéré comme une lâcheté, telle une flêche en plein cœur. J’écris le mot avec l’hirondelle de l’écriture posée dessus, n’en déplaise aux fervents défenseurs de l’orthographe, la politesse de notre langue. Une transgression qui n’abolit ni le voile ni la viole. Autrement dit, les choses cachées et la secrète mélodie.

    Monsieur Léon, il y a peu, écrivait finalement :

    « Je n’ai lu les très savants livres du psychanalyste Jeffrey Moussaïeff Masson et de la sociologue Marianne Krüll qu’après avoir lu Marie Balmary. Ces trois livres avaient, autant que je me souvienne, été utiles à Eva Thomas. Mais pourquoi Eva Thomas a-t-elle cru bon de conclure son témoignage en conservant le concept mortifère de « complexe d’Œdipe » ? » (Fin de citation)

    Je pense que c’est une question qu’il devrait poser à l’intéressée. N’aurait-elle , au contraire, dénoncé avec Marie Balmary le « mensonge » freudien qui est a l’origine de sa théorie du complexe d’œdipe, véritable théorie de camouflage de la faute du père violeur; une Théorie qui a produit tant de dommages auprès des victimes d’inceste?

    Brisons là.

    Quant à la vie privée des vedettes de l’écran…Je n’aime pas la compagnie des gens qui s’attachent à des commentaires qui font vendre.

    Ce qui m’intéresse dans mon coin de solitude peuplée, c’est ce que l’on perçoit de l’autre quel qu’il soit.

    Sans maudire…Sans mot dire!

    Kalmia

  4. Avatar de m
    m

    Bonjour!

    Cher Monsieur Bougnoux, vous posez la question au Majeur, et si j’en crois mon petit doigt, ce serait plutôt à mon petit moi de vous répondre.

    Mais que vous dire d’intelligent qui puisse vous aider? Je ne sais mais on peut toujours essayer de dire quelque chose qui puisse avoir un sens.

    Quelque chose soumis à l’attention critique des uns et des autres, loin des prêchi-prêcha qui passent le temps mais ne le maîtrisent point.

    Dans « La formation de l’esprit scientifique » il est question d’un médecin français qui s’appelle Pierre Thouvenel ( 1747 – 1815) et son homonyme, un universitaire de notre temps, a justement publié un ouvrage sur Bachelard et le cinéma. Icelui m’écrivait, l’autre jour, que ce médecin pourrait , sans certitude aucune, être l’un de ses aïeux. Pour cet universitaire, G. Bachelard ne parle pas de cinéma dans l’ensemble de ses livres. (G. Bachelard mentionne pourtant, Auguste Lumière, dans « Les intuitions atomistiques », un livre que votre voisin Monsieur Daniel Parrochia a préfacé)

    Que nous dit Monsieur Thouvenel? _ :

    « La matière absentée du monde s’est à proprement parler faite image, à cette différence près que, pour le sens commun du moins, la littérature est l’art dont la matière est la plus éloignée du réel, tandis que le cinéma est l’art dont la forme est la plus proche du réel. Peut-être, dès lors, serait-il pertinent d’interroger le “rendez-vous manqué” du philosophe avec les images en mouvement à l’aune de l’actualité nouvelle du rapport entre matériel et immatériel, dont nous sommes aujourd’hui les spectateurs plus ou moins consentants. »

    Pensant à Roland Barthes, Monsieur Thouvenel écrit :

    « un lecteur tant soit peu attentif de Bachelard aura tôt fait de comprendre qu’il nourrissait une méfiance certaine vis-à-vis des images visuelles en général, au profit des images littéraires. On peut formuler cette opposition en d’autres termes: à l’image iconique, Bachelard préfère l’image mentale, parce qu’elle libère les puissances de l’imagination là où la première, selon lui, les circonscrit dans une représentation figée »

    On pourrait continuer à faire du « copié-collé » en citant quelques universitaires qui traitent de l’anthropologie de l’image et univers onirique, entre phénoménologie et psychanalyse, tel Monsieur M.Philippe Grosbois.

    Nous sommes là, dans un monde d’universitaires et je comprends que plus d’un puisse avoir décroché en préférant aller se coucher au lieu de lire toutes ces considérations qui mangent du temps et de l’électricité.

    Ils n’ont pas tort et on le sait…

    Mieux vaut sans digression aucune en tel sujet, se faire sourcier et se ranger du côté de celles et ceux dont la vérité toute relative passe dans le corps, même si elle leur glisse entre les doigts, palsambleu!

    Sur le chemin bachelardien du randonneur, il n’est pas interdit de saisir une branchette de coudrier, comme le faisait sans doute du côté de Grenoble, ce détecteur, ami de P.Thouvenel, nommé B. Bléton, sourcier mentionné dans « La Formation de l’esprit scientifique », page 127.

    Il n’est pas interdit non plus de lire avec intérêt les articles de l’AFIS. (Je pense à l’excellent livre sur la radiesthésie de Monsieur Rouzé)

    En revanche, nous ne saurions accepter cette tendance malheureuse, qui n’a que des souvenirs scolaires et qui refusent par je ne sais quel atavisme mortifère, toute laie qui bifurque, autre voie escarpée, hors doxa, que de braves gens à la mode, bien dans le système, oncques ne suivront.

    Alors on peut toujours rêver!

    Puisque c’est un droit…qui n’empêche nullement son devoir d’éternel écolier.

    Et confiné, se faire son propre cinéma sans se mettre le doigt dans l’œil.

    Bonne nuit à tous.

    m

  5. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Qu’en est-il de l’approche cinématographique de Gaston Bachelard ( 1884-1962 ) ? Sa fille, Suzanne, philosophe aussi, décédée en 2007 ne nous renseignera pas davantage sur l’intérêt porté par l’un et l’autre sur l’art cinématographique. L’œuvre du vieux Sage est dense, mais pour moi lointaine. J’ai pris le temps de feuilleter les ouvrages encore proposés dans ma librairie parisienne. Sans y trouver le coup de cœur qui mène à l’achat de ceux-ci. M du blog y puise ses nombreuses ressources intellectuelles .

    Quel rôle peut jouer un critique de cinéma pour susciter l’intérêt pour tel ou tel film , au-delà de son aspect récréatif ?

    Nul doute … votre étude sur chaque film de Woody Allen réveille ma curiosité. A ma prochaine escapade à Paris ( si … si … le confinement ne sera plus qu’un triste souvenir ! ), j’irai picorer quelques lignes de Gaston Bachelard , livres réédités sur l’étagère en haut à gauche. Mais trouverai-je à la cinémathèque de quoi de mettre dans les yeux un peu de Woody et de Mia des jours heureux ?

    Mais dans l’immédiat … nous devons faire face à un dégât des eaux. Eaubonne transformée en Venise de l’Ile-de-France ? Vieux souvenirs et archives de ces vingts dernières années s’en vont rejoindre la benne municipale à chaque passage.

    De quoi dégager l’horizon futur pour une ère de sobriété heureuse … ?

  6. Avatar de Gérard
    Gérard

    Chers amis inconnus, bonsoir!

    C’est un plaisir d’écrire en cet espace de liberté pour s’exprimer, s’instruire et enfin, s’aventurer. Merci Monsieur Bougnoux.

    Quand on parle des films de Woody Allen, on sait bien que le divan n’est pas loin…Pour s’y allonger ou s’en éloigner au plus vite!

    On peut imaginer sans y croire que des spécialistes du métier lisent ces billets et commentaires…Pourquoi pas? Ce serait merveilleux, car le seul endroit où des gens totalement différents pourraient se rencontrer. La possibilité d’une île…

    Dans les commentaires de la « Génération Woody » pas de vendetta. « Pas de vendetta » Il me semble avoir ouï ces mots-là quelque part.

    Monsieur notre Maître qui a beaucoup de relations et une excellente mémoire saura, j’en suis certain, attester ou infirmer mon petit conte de cette nuit d’hiver, attaché à quelque remembrance.

    Une tablée de gens qui en savent des choses, me rapporte l’Oiseau de Vénus qui, par je ne sais quel miracle, juché sur son perchoir invisible, entendait les propos de cet aréopage de « psy ». Il en est un, proche parent du grand Jacques, qui s’est plu à pérorer à l’envi sur une rivière de Pologne, découverte dans un dictionnaire usuel. Elle s’appelle Nida. Il y a aussi, une autre rivière, sous-affluent du Rhin, nommée Nidda (avec deux d)

    « Pas de vendetta » a dit cet homme, « entre moi et mon lecteur » qui lui faisait remarquer son imprécision concernant l’orthographe de Niddah, principal commandement d’un ensemble de lois religieuses juives. Ce parent proche de l’analyste qui met sainte Thérèse d’Avila en couverture de son séminaire, n’est pas rabbin mais il en connaît des choses.

    ( Monsieur Jean-Guy Godin se souvient de l’éclat vif retrouvé de Jacques L…, quand il posait le prix de la séance sur le coin de la table, au 5 rue de Lille) Peut-on dire que cette parenthèse soit une digression, Messieurs-Dames?

    Toujours est-il, que ce beau et joli monde a trouvé sa référence du côté de chez l’auteur de « Notre amour » et non point dans les travaux du linguiste américain, auteur de la théorie de l’équivalence dynamique en traduction de la Bible, Monsieur Nida.

    Qu’on le sache, déclara ex cathedra, le parent de Monsieur Jacques L…ni lui, ni son lecteur, ami épistolier, « ne sont disposés à jouer, à l’aube du XXIe siècle, les Capulet et les Montaigu ». Et la morale de l’histoire est donc : pas de vendetta.

    Le lecteur est un amoureux des anagrammes et un admirateur du sculpteur argentin, Madame Virginia Tentindo, pour qui le corps est comme une phrase qui nous inviterait à la désarticuler pour que se recomposent à travers une série d’anagrammes sans fin, ses contenus véritables »

    Je prendrai au mot, notre vénéré prêtre de la psychanalyse pour son plus grand plaisir. Sait-elle, cette personne qui fait aussi « de la politique » entre deux tours d’élections présidentielles, à des années-lumière de la France souffrante, qu’il existe une réplique anagrammatique de « Roméo Montaigu et Juliette Capulet » (Scène XVI) découverte par le physicien et l’artiste : »Écoute, je l’imagine, la mort peut tout ».

    Si vous enlevez la conjonction de coordination « et », une autre anagramme apparaît, mais ne comptez pas sur moi pour vous l’écrire, Monsieur Bougnoux, à juste titre, je pense, appliquerait la censure.

    Dans le texte, la réponse de Roméo dans la chambre à coucher de Juliette, est plus nuancée : « Je n’en doute pas; et toutes les douleurs feront le doux entretien de nos moments à venir ».

    Finalement, mon Oiseau de Vénus, ange gardien qui a tout entendu de cet auguste cénacle, a compris qu’il ne messied pas de restituer au cinéma une fonction, non point illustrative mais modélisante au sein de la théorie psychanalytique. En fait le cinéma présenté comme modèle de l’appareil psychique. L’oiseau de Vénus devenue chouette de Minerve?

    Bonne nuit à vous tous et faites de beaux rêves dans vos beaux quartiers et (?) dans vos humbles chaumières.

    Gérard

  7. Avatar de spartacus
    spartacus

    Voila donc que Cécile baptise inquisition la simple demande de vérite et la reconnaissance d’un mensonge,et la demande de se désolidariser d’un thése horrible qui affirme qu’une fillette violée par son pére est consentante va se transformer sous sa plume en … …torture … peut être. Cécile est une formidable jongleuse en novlangue .
    je serais d’autre part trop violent,ha belle accusation , vous avez bien lu ! ce n ‘est pas Dolto qui insultent des fillettes innocentes violées qui est violente , c ‘est celui qui hurle son indignation .
    Vraiment quelle mesure mr Bougnoux !
    C ‘est excéssif ou pas , defendre des enfants ? c ‘est excessif ou pas de ne rien dire ou si peu sur ce texte ignoble de dolto ?
    En ce moment d’horribles affaires de viols d’enfants, d’incestes s’étalent sur nos unes quotidiennes .
    Entendre toujours la parole douloureuse des femmes et enfants est un devoir, et tout autant garantir la présomption d’innocence.
    Je ne connais pas ces affaires dans leur intégralité, ni même suffisamment pour porter un jugement.
    la jalousie pour certain conduirait à des croisades détestables et recevoir un rôle magnifique devrait conduire les femmes à être disons accomodante .
    Rien que ça !
    la jalousie impliquerait donc le mensonge d’une maniére absolue. Rien ne le prouve et la non jalousie n’implique pas non plus la vérité absolue.
    Tout au plus peut on affirmer que cette jalousie « peut » conduire à un mensonge.
    A l’heure de la philosophie médiatique ,de la réfléxion tf1 et même arte ,on se doute bien que la logique et l’intelligence sont en vacances . Et que BHL et R. Enthoven ,Serres invités de tous les plateaux télés et cités comme seuls philosophe valables font des dégats énormes. En effet quelle bétise cela serait d’inviter Bouveresse ou patrick Tort . On est là pour paraître cultivés pas pour se prendre les méninges à en avoir des chaleurs .
    Mais sur ce blog c ‘est assez désolant.
    Bon dimanche à tous.

  8. Avatar de JFR
    JFR

    Mon commentaire. Réponse a Kalmia. Pourriez-vous, s’il vous plait, vous mettre à jour et ne pas continuer à répéter les erreurs de vos prédécesseurs qui ont été depuis longtemps rectifiées ? Le père de Freud n’a jamais violé ses enfants et il n’y a aucune faute cachée à avoir renoncé à Rebecca. Tout ceci a fait l’objet de nombreuses mises au point par les historiens de la psychanalyse auxquels je vous renvoie. La polémique est éteinte depuis longtemps. J’ai répondu à ces questions sur un blog précédent de Mr Bougnoux. Ce qui reste caché, comme chacun sait, c’est l’inconscient. Les émotions qui parcourent ce blog en disent beaucoup sur le désir qui anime chacun. Je dois dire que la lecture de certains billets est plein d’enseignement, surtout lorsqu’ils pratiquent l’anagramme et l’humour. Il y a du Georges Perec la dessous…

  9. Avatar de Cécile d’Eaubonne
    Cécile d’Eaubonne

    Ah … l’humour !
    Est-ce que cela nous rendrait heureux de revoir Michel Serres décédé en 2019 ?

    Ou Victor Hugo et ses tables tournantes.

    Les corbeaux croassent et les grenouilles coassent.

    Le printemps ? Déjà …?

  10. Avatar de Kalmia
    Kalmia

    Mon commentaire
    A JFR
    C’est une parole de spécialiste et je demande à un autre spécialiste de s’adresser à elle. Une question n’est pas argument.
    Comme dirait l’autre, videz vos débats entre vous.
    Kalmia

  11. Avatar de Jacques
    Jacques

    Bonjour Monsieur Spartacus!

    C’est à vous que s’adresse ce message et je sais qu’il sera lu par votre interlocutrice, Madame Cécile d’Eaubonne.

    Je ne suis pas un juré populaire et loin s’en faut, seulement une personne ordinaire, lectrice de ce blogue et des commentaires qui s’y trouvent.

    Aussi, je viens tout simplement dire mon petit mot sur la dispute entre vous deux qui se prolonge dans les commentaires de tout nouveau billet de M.Bougnoux. Ce n’est qu’un petit mot aimable « entre nous », pas une décision de justice.

    Bien sûr, comme beaucoup d’autres, j’ai lu les propos de Mesdames Vincent, Roudinesco, Halmos et de Messieurs Bonnet et Tisseron.

    J’ai lu aussi la réponse de Mme Catherine Dolto et une réponse privée de Mme Thomas.

    J’ai comme on dit, des éléments sur la table. Alors, loin de ce courroux qui parcourt le blogue, ne serait-il pas opportun de rétablir une dialectique entre les deux pôles de cette tension, entre les droits du lecteur et les droits du texte en tant que tel? C’est du moins la stratégie d’Umberto Eco qui travaille les limites de l’interprétation en explorant un « art de lire », à l’usage des derniers pèlerins de la galaxie Gutenberg.

    J’ai bien compris que l’analyse du gladiateur n’est pas celle de la jardinière. Faut-il pour autant s’extirper dans la cour pour savoir qui de celle ou celui va sortir triomphant de ce duel sans merci? Oh que nenni, c’est peine perdue!

    Madame, Monsieur, vous le savez, vous êtes d’excellents débatteurs et peut-être même trouvez-vous là, l’heur de vous enivrer, au sens de Spleen de Paris, poésie citée par Hubert Reeves, dans sa conclusion de « L’heure de s’enivrer »?

    Défendre l’honneur des poètes, certes, en appelant un chat un chat et si dans la boîte noire de l’inconscient, il se trouve, autant faire l’état des lieux.

    Dans la clinique lacanienne (j’ai lu dans un récent commentaire que le gendre de Jacques Lacan, entre les lignes était mentionné), en quête de l’os, ce réel qui nous attache et nous tient par le bout du cœur, Monsieur Marc Strauss reconnaît finalement que nous n’avons pas fini d’interpréter. Vous savez, Monsieur Spartacus, le slogan vichyste mille fois répété, dans la bonne société des gens honnêtes, à savoir « le travail, la famille, la patrie » se retrouve maintenant relu par une surprenante anagramme dans « la villa, le mari parfait, la télé » Et chez ces gens-là, Monsieur, on ne pense pas, non, on ne pense pas, Monsieur, on critique!

    Or penser, panser, ce n’est pas laisser faire, laisser dire, c’est donner au mot toute sa puissance en son rêve, force de la nature.

    Pour quoi faire? Peut-être pour rendre efficacement justice dans les choses…Sous quel chêne, en brisant les chaînes?

    Sacrées questions soumises à votre intelligence, Monsieur Spartacus.

    Reconnaissez au passage le courage de Madame Cécile qui s’est risquée, un jour d’hiver, il y a un lustre, à la rencontre des rois de la médiologie, en plein Paris où « Oser Eros » était le thème passé en revue. Imaginons la dame de cœur leur posant la question : « Eros ou Cupidon? »

    Imaginons derechef, ces mousquetaires de la France cultivée, qui passent sur les ondes de la nationale station, Pierre-Marc, Daniel, Régis répondant tout de go par une belle anagramme : »Poison du cœur ». Ç’aurait pu donner une belle discussion à la cérémonie des petits-fours, n’est-ce pas?

    Tout cela pour dire que des personnes déterminées, sérieuses et sensibles, ont autre chose à faire que de se renvoyer la baballe, et qu’elles seraient tellement mieux inspirées d’explorer en fine intelligence une contrée à leur portée.

    Alors de grâce, laissez tomber brette d’un autre siècle et râteau de Mérimée!

    Une nouvelle piste pour conjurer la peste : une valse à trois temps, peut-être…

    Au revoir

    Jacques

    1. Avatar de Daniel Bougnoux

      Jolie tentative d’apaisement ou de médiation mon cher Jaques, mais serez-vous de Spartacus entendu ? Je renonce pour a part à m’immiscer dans ce débat qui dépasse mes capacités… Et je goûte en passant la saveur de vos allusions, comme l’écrit JFR il y a du Perec là-dessous. Ah Perec, comme il nous manque !

  12. Avatar de m
    m

    Bonjour!

    Je vois que les commentaires vont bon train et nous en sommes ravis pour le vaillant aurige du blogue.

    J’ai pris plaisir à lire la réponse compendieuse pour ne pas dire lapidaire de Mme ou Mr Kalmia à Mme ou Mr JFR.
    La référence à l’institutrice, écrivain, défenseur des droits des femmes et des enfants, Mme Eva Thomas, par Kalmia, était, si j’ai bien lu, une invite à s’adresser à elle et sa parole en question est exprimée au conditionnel. J’ai entendu dire beaucoup de bien de Mme Thomas, personne appréciée et aimée.

    Videz vos débats entre vous ! réplique incontinent Kalmia. J’ai pensé à l’apologue de la fable de Monsieur de La Fontaine « Le jardinier et son seigneur ». Kalmia se garde bien d’orienter Monsieur Léon vers les seigneurs de la SPF, augustes personnes, tous gens bien endentés, qui en connaissent pourtant un rayon en la matière. Michel Serres dans « Le Parasite » (1980) cite cette fable si instructive.

    Puisque l’on parle jardin, autant aller de ce pas retrouver une autre fable, celle de la gent marécageuse qui demande un roi, fable à laquelle nous fait penser Mme Cécile d’Eaubonne, l’humble jardinière que l’on dit la plus fière, dans son commentaire qui annonce les prémices du printemps…

    J’aime beaucoup la référence à Georges Perec à la fin des commentaires de JFR et de Monsieur notre Maître.

    Je me souviens du bel article, à lui consacré par Claude Burgelin, dans la revue « Médium » n° 50, où un membre du comité de lecture qui se reconnaîtra ici, en guise d’ouverture le place dans un écosystème ou milieu porteur de l’esprit.

    Je me souviens d’un sénateur de mon département, cité dans la liste de ses remembrances.

    De grâce, ne parlons pas de « sombre printemps » et laissons les anagrammes au masculin à Michel Butor et à Georges Perec!

    Il a raison Hans : »Ce qui n’est pas confirmé par le hasard n’a aucune validité. » Mais ni le hasard ni les anagrammes, Madame, Monsieur, n’ont pu sauver la pauvre Unica. Que pouvaient pour elle Catherine et Georges? Et l’Homme-jasmin dans son tiroir? Et son psychiatre?

    Et maintenant, amis, que pouvons-nous pour ces chers disparus? Que peuvent-ils pour nous?

    Ne tombez pas des nues, chère Cécile, si le spectre est en chaire et, sans peur et sans reproche, retournez à vos tables…de jardin!

    « Et après la mort vient l’inutile » nous dit une anagramme dans le boudoir.

    Nous reste la vie…Foi d’animal!

    Alors que la joie vienne!

    m

  13. Avatar de spartacus
    spartacus

    Bonjour,
    Quelle belle intervention de Jacques ,un peu comme ces textes qui ne réclament ni vérité, ni sens, juste la joie de se sentir si cultivé et de tisser un lien entre gens de qualités.
    Un texte est assez élastique ,dit on,on peut même lui faire dire tout autres chôses et son contraire aussi .
    Et tout se vaut alors ?
    alors pourquoi en effet exiger une clarté essentielle à mes yeux ?et prendre parti ?
    « J’ai bien compris que l’analyse du gladiateur n’est pas celle de la jardinière. Faut-il pour autant s’extirper dans la cour pour savoir qui de celle ou celui va sortir triomphant de ce duel sans merci? Oh que nenni, c’est peine perdue! »

    Mais oui quelle importance de dire faux et de se taire sur l’infamie et ne jamais se sentir comptable de ses écrits? on croirait du BHL .
    Dans ce qui suit je dois admettre mon incompréhension :
     » Vous savez, Monsieur Spartacus, le slogan vichyste mille fois répété, dans la bonne société des gens honnêtes, à savoir « le travail, la famille, la patrie » se retrouve maintenant relu par une surprenante anagramme dans « la villa, le mari parfait, la télé » Et chez ces gens-là, Monsieur, on ne pense pas, non, on ne pense pas, Monsieur, on critique! »

    je ne sais ni que lire ,ni encore moins que répondre. Lacan et ses jeux de mots ,ha lire l’effet Yau de poêle » est une vraie joie,c ‘était assez abscon mais rigolo,mais les anagrammes sont pour moi incompréhensibles et sans humour .
    le débat dépasserait les capacités du maître de ce blog, allons, pas de fausse modestie, il n’est question ni de théorie de la matiére ni de trou noir. juste lire et comprendre un texte.
    Et surtout ne pas faire intervenir Gödel hors de son champ .
    Méfions nous comme de la peste de ceux qui savent déchiffrer et torturer les textes pour leur cause . En font leur gagne pain, leur aura,leur gloire,leur pouvoir , sans jamais avoir à se justifier.
    Justement Perec qui fut mis sur la touche par le jury Goncourt composé de sacres littéraires qui ont continué de jouer aux juges infaillibles, ces phares de l’écriture qui déja avaient laissé de côté Celine.
    Deux auteurs majeurs du 20 eme.
    Oui Perec me manque , je pense toujours à lui chaque 23 juin.
    Soleil pour tous.

  14. Avatar de acier inoxydable robinet de baignoire autonome
    acier inoxydable robinet de baignoire autonome

    Intéressant, vous faites du bon travail

  15. Avatar de M
    M

    Bonsoir!

    A l’attention particulière de Monsieur Spartacus

    Avec la mention honorable du dernier commentaire, rédigé par notre plombier de service, à votre endroit, Monsieur Spartacus, il serait de bon aloi de ne pas en rajouter et d’arrêter là la discussion aussi captivante soit-elle!

    Mais bon, l’outil entre les mains ou la cognée du bûcheron retrouvée, j’ai plaisir à tenter cette apostille.

    Vous savez, pour beaucoup de lecteurs, le 23 juin associé à Georges Perec, est une date qui ne leur dit pas grand-chose!

    Bartlebooth n’est pas un mot utilisé dans la bouche de tout le monde.

    De même, ce que vous considérez comme incompréhensible dans les commentaires d’un contributeur, est peut-être à la portée de personnes qui ne sont pas forcément plus instruites, mais qui se trouvent dans un cheminement, un carrefour, une bifurcation où ça leur parle.

    Un prénom pour l’un ne voudra rien dire et pour un autre, il sera révélation.

    Savez-vous, Monsieur Spartacus, comment naît une chanson? La réponse est dans « L’espérance folle »(Guy Béart). Non, ce n’est pas une digression!

    « Les trous noirs », puisque vous en parlez, de par leurs treize lettres « sont irrésolus ». Monsieur Perec, l’anagrammeur, aurait aimé!

    Quant à la notion d’incomplétude, vous le savez bien, à l’ombre des lumières, Messieurs Debray et Bricmont se sont expliqués sur la chose…Quant aux intentions effectives de G.Perec, d’aucuns pensent qu’elles se doivent de demeurer indécidables..

    Je me souviens d’un jour, en Sorbonne, avoir posé une question :

    « Pour Godel, l’expérience transcendante est une terra incognita que les scientifiques, et en particulier les psychologues, doivent prendre comme objet d’études, faute de quoi ils s’exposent à ne jamais atteindre la vérité ultime….Est-ce votre avis? »

    Aujourd’hui, Monsieur Spartacus, quelle réponse pourriez-vous apporter à la question?

    Et sur ces entrefaites, je vous laisse de l’autre côté, entre maris et femmes, en compagnie du cinéaste bien-aimé de Monsieur Notre Maître qui, par ce film, rend hommage à cette journée particulière du huit mars.

    Soleil de minuit à toutes et à tous.

    M

  16. Avatar de spartacus
    spartacus

    Bonsoir !
    Si vous saviez M ! je n’ai rien compris mais rien au commentaire du plombier.
    Et vous savez aussi , pour beaucoup de lecteurs les noms,dates ,prénoms etc cités sur ce blog ne disent pas grand chôse. Et pourquoi cette demande de fin de discussion ne s’adresse pas à Cécile aussi ?
    he oui je sais comment nait une chanson,je l’ai vu plusieurs fois au premier rang et d’un auteur dont Ormesson disait être le Rimbaud du 20eme siecle. .Mais pourquoi cette question?

    Et que répondre à cela:
    « De même, ce que vous considérez comme incompréhensible dans les commentaires d’un contributeur, est peut-être à la portée de personnes qui ne sont pas forcément plus instruites, mais qui se trouvent dans un cheminement, un carrefour, une bifurcation où ça leur parle. »

    sinon justement que je demande une explication qui ne vient pas . Et c ‘est quoi «  »quand ça leur parle « ? quand il disent ce qu’ils veulent sans référence à un texte,à une réalité objective. Evidemment si on est adepte du relativisme ou tout se vaut ,tout parle à chaque fois . ce n ‘est pas ma façon de penser .
    Sur l’incomplétude lisons bien Bouveresse . « prodiges et vertiges de l’analogie »
    Bouveresse qui fait une bien belle démonstration de ce que devrait être le fait d’utiliser ses neurones dans ce petit texte :
    « Qu’appellent – ils penser »
    Loin des anagrammes qui sont une manie plaisante ..et encore.. mais surtout un vide intellectuel qui n’explique rien .

    je vous dois une réponse, je ne serai jamais comme ceux qui refusent de s’expliquer ni de ceux qui répondent par une autre question.
    « « Pour Godel, l’expérience transcendante est une terra incognita que les scientifiques, et en particulier les psychologues, doivent prendre comme objet d’études, faute de quoi ils s’exposent à ne jamais atteindre la vérité ultime….Est-ce votre avis? »

    Aujourd’hui, Monsieur Spartacus, quelle réponse pourriez-vous apporter à la question?

    Godel est le mathématicien de l’incomplétude et de sa démonstration.
    Sur un champ logique ,mathématique et rien d’autre .
    Je ne connais pas ses conceptions philosophiques ni méta.
    la vérité ultime me semble impossible à atteindre.
    je n’ai donc pas d’avis .

    Bonsoir .

  17. Avatar de M
    M

    Bonsoir!

    Je vous remercie, Monsieur Spartacus d’avoir bien voulu me répondre.

    Concernant Godel vous avez confondu avec Kurt, le mari d’Adele, sur le nom duquel se pose un tréma.

    Et votre serviteur vous parlait de Roger Godel, l’auteur des « Essais sur l’expérience libératrice ».

    Un lecteur a tenu à mentionner ce fait grammatical dans un commentaire d’un récent billet du blogue.

    Pourquoi m’adresser à vous et non à Cécile? Sans doute parce que vous êtes le seul à nous parler d’auteurs que la très cultivée jardinière d’Eaubonne ne lit pas dans sa gloriette…

    Quand minuit sonnèrent, je suis monté au grenier quérir le n° 74 de la revue « L’ARC » consacré à Robert Musil pour y lire justement, grâce à vous, un article intéressant de Jacques Bouveresse : « La science sourit dans sa barbe… »

    Sur les anagrammes, vous ne serez pas surpris si je vous redis, combien je m’en méfie…Elles n’ont pas sauvé Unica, vous le savez bien!

    Vide intellectuel? Oui, je suis d’accord puisque désormais nous savons ce vide plein de quelque chose…

    Si vous le souhaitez, vous pouvez, à loisir, pérorer sur la chose avec artistes, professeur et physicien qui pensent qu’elles sont le sens caché du monde. Peut-être vous diront-ils, qu’il est des choses trop importantes pour être prises au sérieux…

    Vous savez comment naît une chanson. Vous devez alors vous souvenir du plus haut degré, dont Monsieur Béart soulève un pan du voile, page 206 de « L’espérance folle ». Et ce n’est pas zéro, cette écriture!

    L’explication que vous demandez à cor et à cri, viendra sans doute par la force des choses, si tant que la douceur fait plus que rage.

    Il est des forces d’une autre nature qui nous permettent d’y croire, peut-être…

    Pour l’heure, dans la viralité ambiante, il y aurait bien des choses à renverser dans le temple de la modernité. La brette d’un gladiateur et le râteau d’une douairière…à toutes fins utiles. Pourquoi pas?

    Quant au message de Mme ou Mr acier inoxydable robinet de baignoire autonome, je n’en sais pas plus que vous. Qu’est ce que c’est?

    C’est le plombier!

    Et tout discours à ce sujet ne fait que parler pour ne rien dire.

    Alors, bonne nuit.

    M

  18. Avatar de spartacus
    spartacus

    Bonsoir !
    M ,J’avais cité Gödel et en vous lisant trop vite sans m’apercevoir de l’absence de tréma, j’ai cru que nous parlions du même.
    Désolé de cette erreur.
    Êtes vous certain que Cécile ne lit pas les auteurs que je cite ?Ce serait assez surprenant et pour tout dire désolant.
    Une suée me vient à lire ceci:
     » Et ce n’est pas zéro, cette écriture! » Est ce en référence au livre de Barthes ?
    Un jour j’ai cru être d’une bétise absolue, j’ai douté de mes prof de Français, de littérature , j’ai eu des doutes ,sur mes facultés intellectuelles
    Et serai je à jamais fermé à racine ? Encore un auteur que ne lit pas Cécile vous croyez ?
    Mais la suite n’interesse personne alors bonne soirée.

  19. Avatar de M
    M

    Merci Monsieur Spartacus.

    A votre question 1- Je n’ai aucune certitude et si le savoir livresque de Mme Cécile est remarquable, elle peut aussi ne pas avoir lu les auteurs que vous mentionnez, et grâce à vous les découvrir.
    – question 2 – La réponse est oui.
    – question 3 – Nenni! Je vous sens plutôt ouvert aux « Racines du ciel »
    – question 4 – Je sais que votre interlocutrice très cultivée d’Eaubonne apprécie l’auteur de Phèdre et ses pièces, fussent-elles les moins connues.

    Quant à la suite, laissons le rêve et les idées faire leur chemin…

    Bonne nuit à tous.

    M

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À propos de ce blog

  • Ce blog pour y consigner mes impressions de lecteur, de spectateur et de « citoyen concerné ». Souvent ému par des œuvres ou des auteurs qui passent inaperçus, ou que j’aurai plaisir à défendre ; assez souvent aussi indigné par le bruit médiatique entretenu autour d’œuvres médiocres, ou de baudruches que je…

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À propos de l’auteur

  • Daniel Bougnoux, professeur émérite à l’Université Stendhal de Grenoble, est ancien élève de l’ENS et agrégé de philosophie. Il a enseigné la littérature, puis les sciences de la communication, disciplines dans lesquelles il a publié une douzaine d’ouvrages.

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